L’état face au défi de la revalorisation: Ces métiers boudés par les jeunes.

L’état face au défi de la revalorisation: Ces métiers boudés par les jeunes.
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De plus en plus de jeunes non seulement cherchent la facilité en optant pour un métier moins pénible et bien rémunéré, mais pire encore, ils arrivent même à bouder certains secteurs professionnels qu’ils jugent largement moins «classe» pour eux. En effet, loin est le temps où l’on ne choisissait guère son travail par passion ou tendance mais juste par nécessité de gagner sa croûte. C’est dire que les représentations sociales et culturelles de la notion du travail se sont totalement muées, et ce, un peu partout dans le monde.

Pour ce qui est de l’Algérie, plusieurs métiers à l’image de ceux du bâtiment, des professions artisanales ainsi que dans des secteurs phares tels que l’agriculture sont ainsi mis à l’écart. Au point même que certains jeunes préfèrent rester au chômage plutôt que de se lancer dans ces métiers qui jadis avaient tout leur prestige. Un paradoxe même pour un pays comme l’Algérie où le taux de chômage atteint les 14%, selon les dernières données de l’Office national des statistiques (ONS) au titre de l’année 2015. Un fait qui renseigne également sur les causes réelles du chômage, comme quoi parfois c’est dû à la désertification de certains domaines d’activité plutôt qu’à l’absence de travail en lui-même.

Un phénomène sociologique, qui selon certains spécialistes, est lié aussi à la généralisation de la culture de l’argent facile prônée depuis quelque temps par nos jeunes. Parmi eux il y en a qui sont même fièrs d’être «busnessi» comme on dit. «C’est normal que je préfère une affaire en ramenant des clients pour une vente d’appartements où parfois je prends une commission allant jusqu’à 200 000 DA en l’espace d’une transaction de quelques heures seulement que de bosser comme un dingue pour un salaire mensuel de 25 000 Da avec lesquels je ne peux même pas subvenir aux besoins d’un seul de mes gamins», nous a confié Idir, un jeune père de famille qui travaille dans l’immobilier.

«Je gagne plus que ma sœur qui est médecin généraliste à l’hôpital en plus de temps, alors vivement les affaires», ajoute Arezki un revendeur de devises. Il est clair pour ces jeunes que leurs métiers actuels, bien qu’officieux, leur permettent de vivoter et largement à bien gagner leur vie mais ce qu’ils ignorent c’est qu’ils ne sont que dans le provisoire et jamais dans le long terme, à savoir loin d’une sécurité socioprofessionnelle proprement dite.

LG Algérie

Pour l’Etat, cet état de fait est encore plus inquiétant car très perdant pour la production économique nationale. Afin donc d’y remédier celui-ci tente par tous les moyens de faire revaloriser ces emplois sous-estimés par bon nombre de ces jeunes. Pour preuve, des initiatives stratégiques d’encouragement, un peu partout à l’échelle nationale, sont ainsi lancées à l’exemple de celle du centre de formation de Sidi Lakhdar dans la wilaya d’Aïn Defla. Inauguré le 25 septembre dernier à la faveur de la nouvelle rentrée professionnelle, ce dernier se trouve être dédié exclusivement à l’agriculture. Une action de la part de la tutelle qui s’emploie à relever le défi consistant à rendre le secteur attractif aux jeunes, redorant de manière générale, le blason pour ces métiers tant dévalorisés par la jeunesse du pays.