L’Etat donne «seulement une partie de la plage» en concession Les estivants toujours soumis au racket des exploitants

L’Etat donne «seulement une partie de la plage» en concession Les estivants toujours soumis au racket des exploitants

L’exploitation des plages est un véritable casse-tête chinois tant pour les autorités concernées que pour les estivants. Encouragée par le laxisme des responsables, elle échappe à toute réglementation en vigueur, devenant ainsi un véritable racket des citoyens, durant la période estivale.

Adéfaut d’une vision de gestion claire, et après avoir longtemps fait dans l’interdiction et l’autorisation de la concession des plages, cette année, il a été décidé de donner en concession «une partie seulement de la plage et non pas toute la plage», selon le secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, Amine Hadj Said.

Pourtant, même si ce dernier a rappelé que «le but de la concession est la lutte contre les occupations illégales des plages», il ne propose aucune garantie de contrôle, de suivi, voire même de répression ou de sanction à l’égard des jeunes exploitants de plages qui chaque année imposent leur diktat aux estivants venus profiter de la mer.

Faisant qu’en fin de compte que le précepte de la concession des plages tel que présenté et surtout tel que pratiqué, n’est au bout du compte que la meilleure façon de faire fuir les touristes locaux et à plus forte raison étrangers, car en réalité il s’agit tout bonnement une opération sauvage de privatisation du domaine public du littoral national. Pire.

Exerçant un véritable racket sur les amoureux de la mer, en dépit justement des assurances données, les responsables concernés à chaque début de saison estivale notamment en ce qui concerne la gratuité et le libre accès des plages, nombreuses sont les familles qui à défaut de s’offrir les côtes tunisiennes ou marocaines, choissent d’aller à leurs risques et périls vers les plages non autorisées ou non surveillées.

De ce fait, non seulement l’accès à la plage et au parking demeure payant, et séparément s’il vous plaît, et non contents de feindre aux cahiers des charges y afférent, si toutefois les exploitants sont au courant de ce document, s’agissant du périmètre accordé, et donc du libre accès à la mer hors de ce périmètre, les «propriétaires », car c’est ainsi qu’ils se considèrent, des plages en question, interdisent aux familles d’implanter leurs parasols dans ou à proximité de «leur périmètre ».

Pourtant, la loi prévoit un espace pour les familles qui ont leur propre équipement de plage. Autre aberration, signe d’un diktat avéré, les concessionnaires, en maîtres incontestables et approuvés, obligent à des prix exagérés les vacanciers à louer leurs équipements, tables, chaises et parasols à pas moins de 2 000 DA, même si ces derniers possèdent les leurs.

Ceci évidemment, après avoir payé le parking entre 50 et 100 DA et l’accès à la page entre 100 et 200 DA. Faisant qu’à contrecoeur, ils sont contraints de chercher un coin même rocheux, une autre plage même si elle n’est pas surveillée.

D’autre part, parallèlement à ce diktat qualifié, les estivants sont également désagréablement surpris par des exploitants clandestins qui sans crainte se sont octroyés en toute quiétude le droit de gérer certaines plages sans aucune autorisation.

Ce qui ne les empêche pourtant pas de faire payer aux citoyens ce qu’ils appellent les droits d’installation, à des sommes exorbitantes, sans pour autant s’acquitter du moindre centime au titre du droit d’exploitation.

En somme, même si le ton est actuellement donné pour l’amélioration du quotidien du citoyen à travers une bonne gestion des biens et des services des collectivités, il est indéniable qu’on devrait cesser de parler de concession de plages et de tenter de leurrer et de faire avaler aux citoyens des couloeuvres en leur promettant un cadre et des conditions agréables pour passer leurs vacances avant d’avoir établi préalablement une stratégie réelle pour prétendre viser l’amélioration de la qualité de service au profit des estivants.

De l’avis des citoyens interrogés sur cette problématique : «il ne s’agit pas de donner du travail à ces jeunes inexpérimentés en totale méconnaissance de la gestion des prestations de services en la matière.

Tant que les plages ne seront pas gérées par des professionnels, on se fera arnaquer chaque été, à chaque fois que l’on voudra passer un peu de temps avec nos enfants tout en profitant de nos belles côtes».

Lynda N.B.