L’Etat algérien a émis un véto à la transaction entre Michelin Algérie et l’Algérien Cevital. Le droit de préemption est invoqué pour préserver l’usine de Bachdjarrah qui ne doit pas devenir un « simple entrepôt » .
L’Etat Algérien va faire prévaloir le droit de préemption introduit dans la loi de finances complémentaires 2009 pour s’opposer à la cession de Michelin Algérie au groupe Cevital, rapporte le journal Reporters qui cite des sources « proches du dossier ».
Selon ladite source, il ne s’agit pas d’une mesure de défiance à l’égard du plus grand groupe privé algérien mais de s’opposer à une transaction qui prévoit la fermeture pure et simple de l’usine de production de Bachdjarrah. « Empêcher la fermeture de l’usine » et une « liquidation pure et simple » d’un outil productif employant des « centaines de salariés » alors qu’il est possible de faire l’usine de « Bachdjarah autre chose qu’un entrepôt ».
Selon Reporters, en attendant de plus amples éléments sur l’accord Cevital-Michelin Algérie, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a instruit le ministre de l’Industrie Cherif Rahmani pour présenter un rapport détaillé sur la transaction et présenter un « plan B » pour empêcher l’arrêt de l’activité industrielle de l’usine de Bachdjarrah et trouver un accord avec Michelin Algérie et Cevital ».
Pour rappel, une disposition de la LCF 2009 prévoit que « l’Etat ainsi que les entreprises publiques économiques disposent d’un droit de préemption sur toutes les cessions de participations des actionnaires étrangers ou au profit d’actionnaires étrangers. » L’article qui a été maladroitement invoqué dans l’affaire de la cession de Djezzy pourrait trouver dans cette affaire une « application vertueuse ». Les autorités qui tentent vaille que vaille de relancer et de recréer un tissus industriel – affecté par le long sinistre de la décennie 90 – avaient peut-être une opportunité de faire une mise en œuvre «vertueuse » du droit de préemption : celui d’une défense d’un outil de production industriel.