Boudiaf s’est indigné de la présence de gardes-malades, la prise en charge des patients par leurs familles, en matière de literie, de nourriture…
Un état des lieux décevant, voire honteux du secteur de la santé à l’est du pays. Abdelmalek Boudiaf met en garde contre toute mauvaise gestion, sous peine de sanction.
Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a présidé, hier, une rencontre régionale regroupant les directeurs de la santé de 16 wilayas de l’est du pays, ainsi que les directeurs des établissements de santé hospitalière.
Les travaux de cette rencontre deuxième du genre, après celle de l’Ouest, ont eu trait, notamment aux carences tels le manque d’hygiène, anarchie des services des urgences, et les difficultés de gestion de ces institutions et structures hospitalières, comme le défaut de maintenance des équipements entre autres points soulevés par le ministre sur la base de rapports établis, par les commissions dépêchées par les soins de son département.
Cette rencontre a noté le ministre de la Santé, dans le cadre de la nouvelle feuille de route de son département, vise la promotion du secteur de la santé, pour une meilleure prise en charge des malades.
Intervenant selon ses prérogatives, M.Abdelmalek Boudiaf s’est adressé dans un langage ferme aux différents DSP et directeurs de la santé des 16 wilayas: «Chaque responsable doit assumer ses responsabilités et trouver des solutions dans la mesure du possible», a-t-il martelé. «Il y a des limites à tout, un délai nous a été ajouté, puisqu’il y a une stratégie qui sera touchée dans le fond», devait préciser le commis de l’Etat. S’adressant aux cadres de la santé, l’orateur leur a demandé de s’adapter à la nouvelle feuille de route du programme mis en place par son département, avant de donner la parole aux spécialistes de la santé à faire le point, chacun dans le secteur de sa wilaya.
Plusieurs carences et défaillances, voire même des incompétences ont été retenues, notamment dans la wilaya de Tébessa, Guelma et Annaba. Les carences ne sont plus un secret pour personne. M.Boudiaf a indiqué que les raisons de sa visite se réduisent à la présidence de la rencontre. Il a laissé entendre que «les hôpitaux des wilayas de l’Est, Annaba entre autres, ne pas être épargnés par le régime des inspections de la commission ministérielle».
Par ailleurs, le conclave des principaux acteurs du secteur de la santé de la région est a été l’occasion pour ces derniers d’exposer les mesures prises relatives aux orientations ainsi que les dispositions pour l’ensemble des projets de chaque wilaya. Faisant des présentations à tour de rôle, plusieurs directeurs d’établissements ont soulevé le problème de l’accueil. En effet, il a été signalé un manque flagrant d’agents d’accueil au sein des structures de santé, où les agents de sécurité, occupent le plus souvent, le poste d’agent d’accueil (orientation).
Dans ce sens, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a indiqué que 6 500 postes budgétaire seront créés à l’échelle nationale, et le même chiffre sera retenu pour 2014. Dans le cadre de la modernisation et la promotion du secteur, Abdelmalek Boudiaf a évoqué l’usage de l’Internet, une option qui n’est pas d’usage dans plusieurs secteurs de santé des régions Est du pays.
De ce fait, la traçabilité des dossiers médicaux n’est pas fiable, car les moyens de communication sont inexistants entre les différentes structures et établissements de santé.
Ainsi, le ministre a avoué l’existence de dysfonctionnements pour lesquels des moyens techniques et budgétaires existent pour remédier à ce genre de soucis qui accablent les patients, tout en incitant les DSP à tenir des réunions hebdomadaires avec l’ensemble des chefs d’établissement et transmettre les PV le jour même, en plus d’assurer une meilleure écoute du public et alléger les procédures administratives pour la prise en charge des malades.
Par ailleurs, M.Boudiaf s’est indigné de la présence de gardes-malades, la prise en charge des patients par leurs familles en matière de literie, de nourriture, ce qui est inacceptable. De ce fait, il a exigé la réhabilitation du secteur de la santé sans plus tarder. Evoquant les urgences, «ils sont la vitrine de la santé, le malade doit être pris en charge convenablement», a exigé le responsable du département de la santé. Celui qui n’est pas capable d’assurer ses fonctions n’a qu’à le dire», devait-il préciser.
Le commis de l’Etat a mis en exergue la méthodologie de la mise en place d’un plan de travail à moyen et long terme. Aussi, il a ordonné plus de rigueur dans la gestion des établissements de santé, il les tient pour responsables quant à toute défaillance et autres lacunes, sous peine de sanction.