Finalement, les facebookers algériens ont réussi leur pari d’organiser un rassemblement à la place du 1er Mai, à Alger, en prenant au sérieux l’appel diffusé à ce sujet sur le réseau social.
Relayé par de nombreux internautes membres de Facebook, l’appel a eu un écho inespéré auprès des utilisateurs du site puisque plus d’une soixantaine de manifestants s’étaient regroupés sur la petite place jouxtant l’hôpital Mustapha.
Ils sont venus crier leur refus de la marginalisation, de la hogra et de la restriction des libertés. Etudiants pour la plupart, les protestataires se sont par la suite dispersés dans le calme, après avoir été priés par un officier de la police de libérer les lieux.
L’événement, qui intervient après une semaine marquée par de violentes émeutes, n’est pas anodin, loin s’en faut. C’est la première fois dans l’histoire du pays qu’un groupe de citoyens, mus par des préoccupations communes, décide de se rencontrer seuls et sans tuteurs, pour crier des slogans à forte connotation politique.
C’est aussi la preuve de la puissance des nouveaux médias, l’internet en tête, qui commencent à éclipser, doucement mais sûrement, les mass media traditionnels, la télévision en particulier.
Ainsi donc, les prophéties de Marshall Mac Luhan se réalisent, et le vaste monde dans lequel nous vivons ne cesse de se rétrécir, devenant ce «village global» où, grâce aux technologies de la communication, tout se sait et rien ne se cache.
A quoi sert-il donc de verrouiller l’accès aux mass media, sinon de favoriser l’usage immodéré de l’internet lequel est appelé, d’ailleurs, à connaître un développement spectaculaire dans les années à venir ?
Si le rassemblement de la place du 1er Mai n’est pas pour inquiéter les pouvoirs publics, lesquels ont quand même mobilisé d’impressionnants renforts de police pour contrer quelques velléités émeutières, il prouve que nous en sommes entrés dans une nouvelle ère médiatique.
A. L.