L’État a injecté 3 000 milliards de DA depuis 2000 !

L’État a injecté 3 000 milliards de DA depuis 2000 !

Des affectations financières colossales ont été octroyées aux programmes structurels pour le développement de l’agriculture et la relance des espaces ruraux à travers de méga-projets, depuis l’an 2000. Selon le ministre de l’Agriculture, du développement rural et de la Pêche, elles s’élèvent à plus de 3 000 milliards de dinars, répartis sur le budget d’équipement, de fonctionnement et des fonds d’affectation du secteur.

Intervenant jeudi dernier à Alger, lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales à l’Assemblée populaire nationale (APN), Abdelkader Bouazghi a assuré que la valeur de la production agricole a atteint 3 060 milliards dinars, soit 30 milliards de dollars en 2017, contre 359 milliards de dinars, soit 5 milliards de dollars en 2000.

De ce fait, poursuit-il, la production nationale couvre 70% des besoins du pays et le secteur a contribué au PIB avec un taux de 12,3% en 2017, contre 8% en 2000, en plus de créer plus d’un million de postes d’emploi permanents.

Visant à transformer l’agriculture en un secteur «catalyseur de croissance» pour faire face à la conjoncture financière du pays actuelle, le ministre a mis en avant l’impérative relance de ce secteur.

«Cette mutation ne peut se réaliser que par l’intensification de la production agricole dans diverses filières notamment celles stratégiques à l’image de la production agroalimentaire outre le renforcement des investissements dans le domaine agricole en accordant un intérêt particulier à la mise en œuvre des projets structurés et intégrés notamment dans les régions du sud et des Hauts-Plateaux», a-t-il souligné. Pour assurer la sécurité alimentaire et préserver la souveraineté nationale, il estime que tous les acteurs du secteur, dont les paysans, les producteurs, les éleveurs et autres opérateurs économiques, doivent se mobiliser.

Il évoque, ainsi, la stratégie du secteur de l’agriculture qui repose sur quatre axes : le soutien de la sécurité alimentaire, la réduction du déséquilibre de la balance commerciale en matière de produits agricoles essentiels, la contribution à la diversification de l’économie nationale, le renforcement et la promotion des activités destinées à la population rurale outre la valorisation et la préservation des ressources naturelles et le développement de la pêche et l’aquaculture.

Garantir la sécurité alimentaire, explique-t-il, nécessite entre autres, la création d’un nouveau modèle basé essentiellement sur l’investissement privé en tant que locomotive du secteur notamment dans le cadre du partenariat public-privé (PPP), des partenariats du secteur privé et d’un développement renforcé des filières agricoles stratégiques à l’image des céréales, du lait, des fourrages et des viandes.

Ce nouveau modèle, détaille-t-il, repose sur l’irrigation par des systèmes à économie d’eau, la modernisation des exploitations agricoles et l’intégration de l’agriculture industrielle dans le tissu les activités économiques productives.

Selon lui, le renforcement des systèmes de régulation à travers l’organisation professionnelle et la coordination efficace entre les secteurs en accompagnant les porteurs de projets et en redynamisant les exportations, s’imposent également.

Bouazghi a souligné, en outre, que son secteur veille à répondre aux besoins des éleveurs en matière d’orge subventionné par l’Etat et à faciliter les opérations d’approvisionnement en ce produit. Cette démarche intervient justement dans le renforcement des efforts déployés pour la protection de la faune dans les régions steppiques et pastorales et au sud.

Vers le règlement définitif  du foncier agricole:

Le ministre affirme qu’avec la promulgation de la loi d’orientation agricole de 2008, la question du foncier agricole se dirige graduellement vers le règlement définitif après que le secteur ait pris une série de procédures notamment celles relatives à la reconversion de droit de jouissance en actes de concession aux profits des exploiteurs des investissements agricoles collectifs et individuels.

Il souligne justement, que 180 000 actes de concession (82%) ont été accordés jusqu’à la fin 2017 et le règlement de la situation des autres bénéficiaires à travers des textes réglementaires est actuellement en cours d’élaboration.

S’agissant de la réactivation de l’opération d’acquisition de la propriété agricole, il indique qu’elle permettra à 131 288 personnes de bénéficier de 846 441 hectares, «cependant, la situation de 30 961 personnes seulement a été réglementée pour une superficie de 197 267 hectares».

Dans le but de faciliter l’accompagnement des investisseurs dans les branches agricoles stratégiques, le premier responsable du secteur précise qu’une cellule a été mise en place au niveau central. «Cette procédure a permis l’examen de 300 dossiers d’investissement qui ont été acceptés et transférés aux wilayas afin de les concrétiser pour lesquels une superficie de 317 000 hectares a été consacrée d’une valeur estimée à 242 milliards de DA», dit-il.

Il assure également que les pouvoirs publics poursuivront de fournir tous les moyens nécessaires, notamment les moyens financiers afin de lever le gel sur les projets de réhabilitation de 188 environnements agricoles.

Synthèse R. N.