L’esthétique est désormais une priorité chez les professionnels algériens du bâtiment (exposants)

L’esthétique est désormais une priorité chez les professionnels algériens du bâtiment (exposants)
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L’aspect esthétique est désormais une priorité pour les professionnels algériens du bâtiment et des travaux publics, déterminés à réaliser des oeuvres de qualité, ont affirmé jeudi à Alger des exposants à la 14ème édition du Salon international Batimatec.

« Il n’est plus question de construire n’importe comment. Le temps est venu pour les entrepreneurs algériens de tenir compte de l’importance de l’esthétique dans leurs réalisations », a indiqué à l’APS un représentant d’une société algérienne de bâtiment et de travaux publics, M. Adlane Maamri. Selon lui, il existe chez les entrepreneurs algériens une réelle prise

de conscience de l’importance du « travail esthétique et bien fait » notamment ceux qui ont pris part aux nombreux programmes publics passés ou en cours de réalisation.

De son côté, un cadre algérien d’une société turque spécialisée dans le coffrage, M. Tarek Aït Mahyout, a estimé que la concurrence qui s’est installée entre les entrepreneurs algériens et leurs homologues étrangers, venus prendre part à la réalisation des programmes publics du BTP, a contribué à cette prise de conscience.

« Les constructeurs algériens ont compris que ça ne coûte rien pour bien faire. Beaucoup d’entre eux ont commencé à faire appel à une main-d’œuvre qualifiée ou à la former eux mêmes pour réaliser des oeuvres avec beaucoup d’esthétique », a expliqué ce jeune ingénieur qui a travaillé également avec des sociétés égyptienne et chinoise implantées en Algérie.

Le directeur commercial d’une entreprise nationale spécialisée dans l’aménagement et le revêtement, M. Djamel Raache, a affirmé, quant à lui, que tenir compte de l’aspect esthétique dans la réalisation des projets du BTP est « un acte civilisationnel et urbanistique ».

« Des architectes, comme le français Fernand Pouillon, sont devenus célèbres grâce à leurs oeuvres solides et esthétiques qui résistent au temps », a-t-il rappelé.

M. Raache a indiqué, par ailleurs, que le « bon niveau » des ingénieurs et techniciens algériens spécialisés en génie civil et en travaux publics, notamment, sera d’un grand apport pour inculquer la « culture de l’esthétique ».

Les constructeurs algériens n’hésitent plus, selon lui, à utiliser des matériaux comme le verre, l’aluminium, le plastique renforcé ou encore le MDF (Medium density fiberboard), fabriqué à partir de fibre de bois et d’un liant synthétique, pour construire et restaurer leurs oeuvres.

Pour sa part, le directeur d’un bureau d’études, M. Abdelkrim Zitouni, a considéré que la mise en place par les pouvoirs publics de cahiers des charges obligeant les entreprises à réaliser des projets conformes aux normes internationales en matière de solidité et d’esthétique, constitue « plus qu’une avancée » dans ce domaine.

Il a toutefois souligné la nécessité d’instaurer une réglementation qui exigerait des particuliers à construire leurs maisons ou locaux dans le respect des règles de l’urbanisme.

« C’est une aberration de voir l’anarchie et la mocheté des constructions dans certaines parties de la capitale comme à El Hamiz (banlieue Est) », a-t-il déploré.

Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, M. Noureddine Moussa, ne cesse de réitérer, depuis quelque temps, qu’après avoir remporté le défi de la quantité en réalisant plus de 1,045 million de logements, lors du quinquennat 2005-2009, il faut relever celui de la qualité.

Des assises nationales de l’urbanisme seront organisées au cours de cet été dans le but d’élaborer un code algérien de l’urbanisme, rappelle-t-on.

Ouverte lundi derniers au Palais des expositions (Pins maritimes), le Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics – Batimatec- se déroule en présence de plus de 850 exposants dont 390 sociétés étrangères de 18 pays.

Cette manifestation sera une occasion en or pour les exposants algériens d’exploiter la forte présence des entreprises étrangères afin de profiter de leurs expériences et savoir faire pour relever le défi de la qualité et de l’esthétique, selon les organisateurs du salon.