L’Est de l’Algérie sous la neige : routes fermées, villages isolés, la protection civile et la gendarmerie sur la brèche

L’Est de l’Algérie sous la neige : routes fermées, villages isolés, la protection civile et la gendarmerie sur la brèche

L’est du pays et à un degré moindre une partie du centre grelottent et subissent, dans la difficulté, la chute des neiges.Routes coupées, villages et douars isolés, coupures d’électricité et difficulté de s’approvisionner en bonbonnes de gaz et en produit alimentaires ont été le lot de nombreux habitants dans plusieurs wilayas de l’est au cours des dernières 48 h.

De nombreuses localités qui ont multiplié les appels à l’aide pour obtenir des produits alimentaires et des bonbonnes de gaz. La protection civile, la gendarmerie nationale et les services de travaux publics sont sur la brèche pour dégager les routes et rompre l’isolement des villages et des douars du fait des chutes de neige qui ont atteint l’épaisseur de 50 cm.

Un nourrisson est mort dans la région de Griguer, dans la wilaya de Tébessa, en raison de l’incapacité de ses parents à l’emmener à l’hôpital, rapporte Echourouk. Le journal El Khabar fait état du décès de deux personnes à Khenchela, là également en raison de l’impossibilité de les évacuer vers l’hôpital.

Selon des chiffres de la gendarmerie nationale, cité par les journaux, les dernières perturbations climatiques ont fait un total de 16 morts, 81 blessés dans 32 accidents de la circulation. Des routes nationales ont été totalement bloquées notamment dans l’est et le centre du pays où l’action est toujours en cours pour rompre l’isolement de nombreuses localités.

LG Algérie

Situations critiques

Les routes nationales et de wilaya reliant Tizi-Ouzou à Bouira sont toujours bloquées ou d’un accès difficile. Les habitants de haut-plateaux touchés par une tempête de neige ont été contraints à rester cloitrés chez eux. C’est le cas notamment à Sétif, Bordj-Bou Arreridj et Constantine.

La protection civile est intervenue dans de nombreuses situations critiques dans la wilaya de Tébessa. Une famille entière a été sauvée après l’effondrement d’une partie d’une maison à la cité Baali.

Les habitants des communes de Lemsara et Tamza, à Khenchela, rapporte El Khabar, ont lancé un appel au secours à l’armée et à la gendarmerie pour rompre leur isolement. Dans les deux communes, privées d’électricité, des habitations précaires se sont effondrées. Les habitants souffrent d’un manque de produits alimentaires et de bonbonnes de gaz.

Certains habitants, notamment dans les zones montagneuses, disent qu’ils vivent dans un isolement total depuis 4 jours sans électricité et sans approvisionnement en produits alimentaires.

El Khabar fait état de plus de 200 interventions des services de la protection civile et de la gendarmerie pour aider des citoyens bloqués sur des routes enneigées. Certaines de ces routes ont pu être ouvertes mais la circulation y est difficile en raison du verglas.

A Souk-Ahras, dans la nuit du mercredi à jeudi, des dizaines d’habitations précaires dans des bidonvilles se sont effondrées à la suite de l’accumulation des neiges et des glissements de terrain. Une cinquantaine de baraques se sont effondrées, une femme a été grièvement blessée.

La bonbonne de gaz à 500 dinars

Des enfants et des femmes également ont été retirés, sains et saufs, de sous les décombres des tôles et de terre. La plupart des habitants du bidonville ont passé une nuit blanche en essayant de se couvrir avec des sachets en plastiques.

Des appels à l’aide sont venus de plusieurs communes frontalières avec la Tunisie, comme Ouled Moumen, Lakhadara, Ouled Driss et Ain Zana. Des appels ont été également lancés par les habitants de la cité Mahtali à Mdaourouche et la cité communale à Sedrata. Là, en raison des coupures d’électricité et de l’isolement, la bonbonne de gaz a atteint le prix de 500 dinars. La circulation sur le réseau routier dans la wilaya de Souk-Ahras a été pratiquement à l’arrêt au cours de deux derniers jours.

La gendarmerie nationale, indique El Khabar, est également intervenue dans plusieurs régions contre les « spéculateurs sur les bonbonnes de gaz » dont la disponibilité n’était pas assurée contrairement aux affirmations officielles disant que « le gaz était disponible et que les spéculateurs ne trouveront pas de possibilités pour se jouer des intérêts des citoyens ».