Pulvérisés par les Pays-Bas (5-1) lors du premier match, les Espagnols jouent leur survie contre le Chili mercredi avec un gardien en difficulté…
De notre envoyé spécial à Sao Paulo
Le problème quand on est béatifié de son vivant, c’est qu’il faut pouvoir tenir la distance. En Espagne, Iker Casillas connaît bien le sujet. Pilier de la sélection depuis qu’elle a commencé sa razzia, «San Iker» est passé à côté de son match contre les Pays-Bas (5-1) et inquiète avant le match décisif face au Chili mercredi. Au point d’être venu faire acte de contrition après le match devant la presse: «Je dois demander pardon pour le match que nous avons tous fait en général et moi en particulier», a lâché Casillas, fautif sur trois des cinq buts néerlandais.
Et selon Vicente Del Bosque, il a fait la même chose dans le vestiaire. «Quand je suis entré, il était en train de parler avec tout le monde, dans un silence très solennel, en s’auto-accusant de certaines choses et en jetant les bases de la réhabilitation dont nous avons besoin», raconte le sélectionneur. Dès le lendemain, l’opération repentance s’est étirée jusqu’à la séance d’entraînement. Avec une séquence d’une petite quinzaine de minutes, où le gardien du Real Madrid, main devant la bouche, tient un conciliabule avec son coach et son coéquipier Xavi.
«Il a maintenu la régularité à ce niveau pendant 14 ans, un match ne va rien changer»
Ses coéquipiers ne l’ont d’ailleurs pas lâché. Et surtout pas les gardiens remplaçants. Faut-il douter de Casillas avant le Chili? «Tu ne devrais pas, répond Pepe Reina à Marca, le 3e gardien. Et surtout pas avec une personnalité, un caractère et une carrière comme celle d’Iker. Je crois que s’il a maintenu la régularité pendant 14 ans à ce niveau, un match ne va absolument rien changer». Le problème, c’est qu’Iker n’est plus vraiment Casillas depuis de longs mois.
Au Real Madrid, Ancelotti ne le titularise pas en championnat, seulement en Ligue des champions. Difficile de repousser le Madrilène sur le banc avec la Roja: son potentiel successeur, David De Gea, est indisponible jusqu’aux 8e de finale sur blessure. Du coup, le groupe fait contre mauvaise fortune bon cœur. «Iker est le joueur qui a porté le plus le maillot de la sélection. C’est un joueur clé dans tous les succès de la sélection», rappelle Fernando Torres. Cette fois, on est plus proche de l’échec total.