Suite à la demande officielle de l’Algérie, transmise la semaine dernière par le ministre de l’Intérieur, Saïd Sayoud, le ministère public espagnol a commencé l’examen de la procédure de rapatriement de sept mineurs migrants algériens âgés de 14 à 17 ans.
Leur arrivée clandestine à Ibiza, le 3 septembre dernier, à bord d’une embarcation de plaisance, avait été filmée et largement relayée sur les réseaux sociaux, provoquant une large médiatisation.
Les sept mineurs, dont la demande de rapatriement est en cours de traitement, sont actuellement pris en charge par le Consell Insular d’Ibiza, qui supervise déjà 70 autres mineurs migrants algériens, arrivés en Espagne clandestinement.
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« Un cas exceptionnel » : la région des Baléares recense près de 300 mineurs algériens non accompagnés, non réclamés
La semaine dernière, lors de la visite du ministre de l’Intérieur espagnol à Alger, les deux pays ont réaffirmé leur engagement à poursuivre les efforts pour le retour de ces sept mineurs. À cette occasion, Sayoud a confirmé avoir transmis aux autorités judiciaires espagnoles « tous les dossiers et informations nécessaires« , exprimant l’espoir d’une réponse positive rapide.
De leur côté, les autorités judiciaires espagnoles ont rapidement pris en charge la demande algérienne, bien que cette procédure soit « inhabituelle« . La presse espagnole souligne que les Baléares gèrent près de 300 mineurs non accompagnés, avec très peu de rapatriements effectués ces dernières années.
Cette demande exceptionnelle, motivée par les parents des sept mineurs qui réclament l’autorité parentale, a relancé le débat dans la région des Baléares, qui exige le rapatriement de l’ensemble des 300 mineurs algériens.
Les Baléares demandent le rapatriement de 300 mineurs algériens
La présidente de la région des Baléares, Marga Prohens, a profité de l’affaire des sept mineurs pour exiger le rapatriement de tous les mineurs algériens irréguliers de sa région (estimés à près de 300), affirmant qu’ils devraient être « dans leur pays d’origine avec leurs parents« .
Cependant, la secrétaire d’État à la Sécurité, Alina Calvo, a rappelé que la décision de rapatriement est une « prérogative de l’Algérie en tant qu’État souverain, et non de l’Espagne« . Elle a précisé que l’examen de la demande de rapatriement relève uniquement du ministère public espagnol, qui dispose des outils juridiques et des informations pour garantir la protection des mineurs.
Une traversée qui a retenu particulièrement l’attention
Les sept mineurs sont arrivés à Ibiza à bord d’un bateau à moteur repéré par les services de secours de Platja d’en Bossa. Après signalement par la police locale, ils ont été remis à la police chargée de la lutte contre l’immigration clandestine.
Par la suite, des vidéos de leur traversée, partagées par les migrants eux-mêmes, ont fait le buzz en Algérie et en Espagne. Bien qu’un possible vol du bateau en question ait été évoqué, le parquet a depuis précisé qu’aucune preuve n’étayait cette hypothèse.
Cette affaire survient dans un contexte de forte recrudescence de la route migratoire algérienne vers les Baléares. Au 15 octobre, les arrivées irrégulières totales dans la péninsule et les Baléares ont augmenté de 22 % par rapport à l’an dernier (12 252 arrivées).
En effet, cette hausse est particulièrement marquée aux Baléares qui ont enregistré 6 104 arrivées en mer depuis l’Algérie, soit un bond spectaculaire de 75 %.
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