L’Espagne a versé à Al Qaïda une rançon de 7 millions d’euros pour la libération des deux otages

L’Espagne a versé à Al Qaïda une rançon de 7 millions d’euros pour la libération des deux otages
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Le gouvernement espagnol a payé un total estimé de 7 millions d’euros pour obtenir la libération des otages espagnols détenus par la branche maghrébine d’Al-Qaïda, Aqmi, assure mardi 24 août le journal espagnol El Mundo sans citer ses sources.

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Selon ce quotidien une première somme de 3,8 millions d’euros avait été payée en janvier mais une bonne part de l’argent avait été prélevée par des intermédiaires et in fine seuls 1,5 million étaient parvenus aux ravisseurs qui eux exigeaient 3,8 millions d’euros.

Une nouvelle somme d’environ 3 millions d’euros (2,3 millions pour les ravisseurs et 770.000 pour les intermédiaires) a été payée entre avril et mai pour que les ravisseurs disposent de la somme exigée de 3,8 millions et accepte de libérer Roque Pascual et Albert Vilalta, assure encore El Mundo.

Zapatero remercie des gouvernements africains mais élude la question de la rançon

Le gouvernement espagnol n’a fait mention, lundi, d’aucune rançon lorsqu’il a officialisé la libération de ces deux volontaires de l’ONG espagnole Accio Solidaria, qui étaient retenus depuis novembre par Aqmi au Sahel.

Le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero s’est borné à remercier les services espagnols pour leur travail ainsi que les « gouvernements (africains) de la zone» de la prise d’otage, lors d’une brève allocation qui n’a été suivie d’aucune question. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a affirmé lundi dans un message enregistré, avoir libéré les deux Espagnols parce que certaines de ses revendications avaient été satisfaites sans préciser lesquelles, d’après le quotidien espagnol El Pais.

Omar Le Sahraoui relâché

La libération des deux otages a été conditionnée à trois critères : la libération d’Omar le Sahraoui, une rançon, et la libération en catimini de trois islamistes détenus dans un pays voisin du Mali. La rançon déjà payée en tranches, il restait à libérer, comme l’exigeaient les ravisseurs, «Omar le Sahraoui», le Malien, auteur en novembre 2009 de l’enlèvement des deux Espagnols. Omar a été remis en liberté lundi 23 août.

Un membre de sa famille a confirmé la nouvelle à l’AFP dans la soirée. Une source régionale proche des négociations pour la libération des otages a confirmé cette libération à la même agence: « Je peux même vous dire qu’il a ensuite participé aux négociations en vue de leur libération et c’est un point très important ».

« Une leçon pour la France »

Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) a affirmé lundi soir que cette libération constituait une « leçon pour les services secrets français », après dans un message diffusé par El Pais.

« Grâce à Dieu, les moudjahidines ont résolu de manière positive l’affaire des Espagnols retenus, Albert Vilalta et Roque Pascual, qui a fini avec sa libération le douzième jour de ramadan. Et c’est une leçon pour les services secrets français, qui devront en tenir compte à l’avenir.

Les Français auraient pu penser et agir de manière responsable avec les moudjahidines. Ils auraient ainsi évité la folie et la colère qui provoquèrent la mort de leurs concitoyens », écrit l’Aqmi, dans son communiqué traduit en français par le quotidien espagnol. Al Qaïda au Maghreb avait annoncé l’exécution de l’otage français Michel Germaneau après l’échec mené par des troupes françaises et mauritaniennes pour tenter de le libérer.