Le personnel navigant commercial (PNC) d’Air Algérie revient à la charge et a entamé hier un mouvement de débrayage pour exprimer son désaccord quant aux conditions de travail au niveau de la compagnie et aux salaires qu’ils estiment toujours insuffisants.
De 4h00 du matin jusqu’à 10h30, les passagers qui devaient prendre des vols internationaux ont été retardés et les voyageurs ont pris leur mal en patience. L’ambiance a été électrique et des disputes ont eu lieu entre les voyageurs et les agents d’Air Algérie à l’aéroport international Houari-Boumediene d’Alger. Beaucoup de passagers se sont révoltés contre la manière de protester du personnel d’Air Algérie.
Tous les vols prévus dans la matinée n’ont pas été assurés, obligeant les passagers à attendre l’après-midi pour embarquer. Certains ont déploré le manque d’information et d’orientation, voire même «le mépris des cadres de la compagnie publique».
Certains ressortissants algériens installés à l’étranger ayant choisi la compagnie nationale pour des «considérations patriotiques» ont dénoncé avec virulence «les comportements indignes des PNC qui se souciaient beaucoup plus de leurs revendications que des préoccupations des voyageurs, dont certains devaient reprendre leurs cours et faire face aux échéances de leurs examens». «Désormais, je vais acheter mes billets chez les compagnies étrangères qui respectent mieux leurs clients»,
nous dira un étudiant s’apprêtant à se rendre à Francfort (Allemagne). Les agents d’escale qui étaient censés rassurer les passagers ont vite perdu patience face à l’énervement des passagers au niveau des guichets. «On leur a demandé d’aller s’asseoir et d’attendre leur tour le temps qu’on les appelle, mais sans succès ; les passagers ont perdu patience et on a eu du mal à les calmer», nous dira un agent d’escale.
Les PNC ont décidé de reprendre leur mouvement de contestation sans préavis et donc, il était impossible de prévenir les voyageurs, ce qui a créé un mouvement de panique au niveau des files d’attente. A 10h30, les grévistes ont reçu un communiqué de leur direction où il était mentionné l’accord relatif à la tenue de pourparlers. Ils ont donc décidé de suspendre leur grève et de rejoindre leurs postes.
Les guichets qui étaient au départ submergés se sont vidés au bout d’une heure et les vols qui ont été certes retardés ont été reprogrammés dans l’après-midi.
Plusieurs vols ont été jumelés et des gros porteurs ont été prévus pour ce faire. Un pilote au niveau de l’aéroport s’est dit déçu quant à la réaction des voyageurs qui s’étaient énervés alors que le personnel avait essayé de rendre la situation le moins pénible possible. «Je ne comprends pas pourquoi ils ne réagissent pas de la même manière lorsque ce sont les compagnies étrangères qui sont en grève alors qu’on essaye de faire du social et de les soulager», dira-t-il.
Cylia Lateb