Les USA ignorent-ils peut-être que cette région géostratégique du Sud, qui constitue le poumon de l’Algérie, est la plus sécurisée?
L’Algérie est-elle dans le collimateur des États-Unis d’Amérique qui convoiteraient son Sud pour ses énormes potentialités en énergie?
Des analyses, des rapports et des écrits versent dans ce sens et à en croire les plus récents, le prétexte de la lutte antiterroriste est le plus soulevé pour une intervention directe des Américains.
L’Algérie est-elle dans le collimateur des États-Unis d’Amérique qui convoiteraient son Sud pour ses énormes potentialités en énergie? La question mérite d’être posée. Car pour atteindre ses objectifs, l’Oncle Sam loue d’abord l’Algérie. Il la considère comme un pays pivot dans la lutte antiterroriste en Afrique du Nord, un leader. Flattant ses compétences et sa puissance militaire, il est en train de réunir les ingrédients nécessaires, en choisissant ce moment précis pour rendre publique une analyse du Combating Terrorism Center (CTC) de l’Académie militaire de West Point.
Les pièces du puzzle c’est tout ce qui se passe dans le sud de l’Algérie, une région névralgique de l’économie du pays, adossant son analyse au contexte économique et social des mouvements de protestation des jeunes chômeurs, notamment et sur les événements qui ont secoué la région de Ghardaïa. Les USA exercent une politique étrangère contradictoire, mais avec une conception stratégique d’influence conditionnée par des rapports plutôt alarmistes à l’encontre de l’Algérie, car d’abord ils louent ses engagement dans la lutte contre le crime organisé sous toutes ses formes, mais paradoxalement, ils classent ce même pays parmi ceux les plus risqués. Dans son rapport annuel sur les libertés, le département d’Etat américain n’a pas manqué d’épingler l’Algérie. Par le biais de son chef de la diplomatie Ramtane Lamamra, l’Algérie a aussitôt réagi en soulignant que le pays avait des compétences à faire valoir pour son propre rapport sur les libertés et qu’à ce titre nul n’est en mesure de lui donner des leçons! Mais derrière le prétendu rapport, se cachent selon toute vraisemblance les véritables visées US.
Les protestations sociales, la prétendue politique de marginalisation de certaines wilayas du Sud, semblent placer l’Algérie sous les projecteurs. Les USA ignorent-ils peut-être que cette région géostratégique du Sud, qui constitue le poumon de l’Algérie, a bénéficié de grands projets sociaux et économiques? Cela si l’on se tient uniquement à cet aspect des faits car il faut admettre que cette zone est la plus sécurisée, notamment concernant le crime organisé, d’où la menace terroriste, le trafic de drogue, l’immigration clandestine, la contrebande et la prolifération des armes, en provenance de la Libye.
L’analyse publiée par les USA n’apporte rien de nouveau à ce que l’Algérie sait déjà, mais vise à alarmer l’opinion internationale sur des risques qui n’existent que dans les rapports des Américains. Cet exercice d’influence résume en somme un processus de désintégration territoriale et politique des Etats, comme cela est le cas au Mali et en Libye, mais aussi une tentative en Tunisie et en Egypte, s’agissant de l’Afrique. Ce processus comme vécu est toujours précédé par des campagnes d’influence internationales pour conclure à une situation sociale dramatique et aboutir à une intervention au nom des droits de l’homme et des libertés.
Certains observateurs et analystes iront jusqu’à dire que l’installation militaire et des marines en Andalousie, en Espagne, est une intervention clairement annoncée. Il s’agit de 500 marines, huit avions militaires de combat, «qui permettront aux USA d’intervenir dans le nord de l’Afrique en cas de troubles majeurs», c’est l’aveu même du gouvernement espagnol! Dans de récents écrits sur des sites Internet, il est question de «450 marines supplémentaires au contingent, déjà en place. Au moment où est évoquée, de plus en plus ouvertement, la préparation d’une intervention militaire en Libye, partant d’une base du sud de l’Italie et après les menées contre la Libye et le Mali, on mesure combien il convient de prendre au sérieux tous ces préparatifs d’intervention et ces bruits de bottes».
Aussi bien dans la conjoncture actuelle accentuée par certains clans à vouloir instrumentaliser les questions sociales et politiques pour préparer le terrain à une ingérence étrangère. Difficile de ne pas croire que les USA n’ont pas un rôle à jouer, d’autant plus qu’il s’agit d’une partie de l’Algérie où se trouvent les réserves de gaz de schiste, de gaz conventionnel et d’autres minéraux comme l’uranium. Son classement à la troisième place à l’échelle mondiale quant à ces richesses ne peut laisser les puissances mondiales de l’industrie indifférentes.