Les violences ont repris à la nouvelle ville Ali Mendjeli, A qui profite le pourrissement?

Les violences ont repris à la nouvelle ville Ali Mendjeli, A qui profite le pourrissement?
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Les voitures premières victimes de la violence

Que se passe-t-il réellement au niveau de la nouvelle ville Ali Mendjeli? Qui nourrit cette violence de plus en plus préoccupante? A qui profite le pourrissement?



Les affrontements qui se renouvellent chaque soir dans cette ville dite nouvelle ne sont certainement pas spontanés et renseignent sur un malaise social inédit qui profite forcément à des opportunistes pour semer le désordre à Constantine. Cela se passe à quatre mois seulement de la manifestation, Constantine capitale de la culture arabe. Le déplacement du wali à cette cité, notamment au niveau de l’UV 14 devenue le théâtre d’une scène d’horreur, lundi dernier n’aura pas été d’une grande influence.

Un déplacement où la presse n’a pas été invitée, sauf peut-être quelques titres qui semblent avoir pris l’initiative d’accompagner la délégation composée du chef de la sûreté de wilaya, le commandant du groupement de la Gendarmerie nationale et les élus, par ses propres moyens!

LG Algérie

Cela dit, les mesures consistant à renforcer le dispositif sécuritaire, les arrestations effectuées par les forces de la police, l’opération de ratissage déclenchée hier et la destruction de certaines constructions de fortune qui servent à des commerces illicites n’ont pas convaincu les agresseurs. Et la situation prend une tournure gravissime.

Des femmes et des enfants n’ont pas échappé aux violences et les deux gangs venus de deux sites différents, des bidonvilles Oued El Had et Fadj El Rih s’échangent les accusations prétendant que chacun agit dans le cadre de la légitime défense. Des véhicules ont été incendiés, des maisons saccagées, des commerces vandalisés et plusieurs personnes blessées à l’arme blanche. C’est ce qui a contraint le chef de sûreté à prendre plusieurs mesures en déclenchant une opération permettant à ses troupes d’arrêter toute personne qui serait en possession d’une arme, appelant ceux-là même à remettre ces armes à la police. Les habitants se sont longtemps plaints au wali dénonçant les agressions contre des écoliers, des étudiants et des travailleurs, qualifiant la situation de dramatique.

Pour les habitants d’Oued El Had il ne s’agit pas seulement d’affrontement mais d’une véritable organisation criminelle qui a réussi à répandre la terreur.

Les assaillants n’agissent que de nuit et cette guerre de gangs a aussitôt repris après le départ de la délégation. Pour faire diversion, ces criminels, selon les habitants, utilisent des enfants pour faire diversion avant de les attaquer, mais ils n’expliquent pas comment!

Les armes utilisées dans les affrontements sont cachées dans une forêt mitoyenne, appelée Gahbet El Balout. A les croire, cette forêt ressemble à une casmate.

De nuit, les assaillants encerclent le quartier de façon soudaine et procèdent au blocage de toutes les issues pour geler l’intervention de la police. Ces mêmes habitants et en l’absence de ceux de Fadj Rih se sont placés dans le camp des victimes et réclament la présence de la Gendarmerie nationale, cependant, beaucoup d’entre eux ont fini par reconnaitre que les violences enregistrées, qui seraient à l’origine de l’apparition de diabète et d’hypertension chez les plus sensibles, sont provoquées par les deux camps.

Le contexte qui ne semble pas prendre un virage vers le calme a forcé les écoles à fermer leurs portes, plusieurs familles ont dû quitter leurs logements pour s’abriter chez des proches et tous les commerces ont été fermés.

Selon des stratèges, notamment des sociologues, le dispositif sécuritaire ne suffit pas. Il faut une révolution pour changer les mentalités. Il s’agit de violences nourries par les tendances politiques et même avec une opération d’extradition des habitants vers d’autres logements, que le wali refuse d’ailleurs. Aussi, le problème ne sera pas réglé. L’on attend à présent de voir si les mesures de sécurité entreprises par les forces de la police donneront où pas des résultats probants.