Les affrontements intercommunautaires ont repris de nouveau à Ghardaïa, après une brève accalmie. En effet, des violences ont été enregistrées, avant-hier, opposant les membres des deux communautés, mozabite, à savoir les berbérophones ibadites, et la communauté chaâmbie, arabophone. Selon Kamel Eddine Fekhar, membre de la section de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh), contacté par Mon Journal, «un terrain, objet de toutes les convoitises de la part des deux communautés, situé à Mélika, est à l’origine de l’embrasement de la situation qui s’était produit».
Les violences se sont propagées dans plusieurs quartiers attenants, en dépit de l’intervention des brigades antiémeute qui ont usé de gaz lacrymogènes pour disperser les belligérants, a-t-il ajouté. Les heurts se sont soldés par plusieurs blessés parmi les forces de sécurité et les citoyens, avant-hier. Des notables des deux communautés, des politiciens et des représentants du peuple étaient intervenus pour calmer les esprits. Des groupes de jeunes des deux communautés ont commencé à se lancer des pierres et des cocktails Molotov et à enflammer des pneus, avant que la situation ne déborde, créant un climat d’insécurité près du quartier de Théniet El-Makhzen et aux environs des ksars de Mélika et de Béni-Isguen où le trafic routier a été interrompu toute la matinée.
L’ensemble des commerçants ont baissé rideau en signe de protestation contre l’insécurité et de peur de débordements, casses, vols et incendies. La RN1 a été momentanément coupée à la circulation par les jeunes qui ont utilisé des pierres et des pneus enflammés, avant que le trafic ne reprenne sous le regard des forces de l’ordre. Plusieurs sages de Ghardaïa ont tenté d’user de leur notoriété pour apaiser les esprits et éviter que la situation ne dégénère.
Dans un communiqué rendu public, le wali de Ghardaïa, Ahmed Adli, a ordonné l’ouverture d’une enquête sur les incidents de Ghardaïa. Il a indiqué que le dispositif de sécurité, visant la sécurisation des biens et des personnes, sera renforcé, afin d’éviter les échauffourées récurrentes entre les jeunes, soulignant que «l’ensemble des problèmes peuvent être surmontés dans le calme, le dialogue et la concertation».
Sandra Touat