Les victimes interpellent le ministre des transports: Licenciement de 39 travailleurs à Stadler

Les victimes interpellent le ministre des transports: Licenciement de 39 travailleurs à Stadler

La filiale de Stadler à Alger, relevant du constructeur suisse de matériel roulant ferroviaire, spécialisé dans les trains régionaux et de banlieue, vient de procéder au licenciement de 39 travailleurs, dont 5 syndicalistes, pour avoir demandé d’engager les négociations sur la situation socioprofessionnelle des travailleurs avec le partenaire social.

C’est ce qu’a déclaré, hier à Liberté, Ahmed Slimani, secrétaire général de la section syndicale de Stadler, affirmant que “ces licenciements interviennent après une série d’intimidations et d’acharnement contre tous ceux qui voudraient changer les choses dans l’entreprise, alors que parmi les clauses du contrat qui lie Stadler à la SNTF figure le transfert de la technologie, donc de la formation et de l’emploi des ressources humaines locales”. Selon notre interlocuteur, tout a commencé au mois d’août 2018 quand le syndicat avait annoncé une grève pour dénoncer le statu quo qui prévalait dans cette entreprise.

Débouté par la justice sur la légalité de la grève, la direction générale de Stadler a procédé, avant son désistement de sa dernière plainte devant la justice, le 3 octobre de la même année, au licenciement de trois syndicalistes et de trois travailleurs. “Lors de la grève du mois d’août, nous avons demandé la levée des sanctions abusives à l’encontre de ma personne et du chef de dépôt et l’activation du HSE (hygiène, sécurité et environnement)”, a indiqué M. Slimani, qui précise, par ailleurs, que les travailleurs avaient organisé, le 7 octobre dernier, un sit-in et ont signé une motion de soutien. Aussi insolite que cela puisse paraître, l’inspection du travail a signifié un refus catégorique d’accuser réception du courrier de ce syndicat, et ce, malgré l’action entreprise par l’union locale auprès de cette instance relevant du ministère du Travail. “Nous sommes dans une impasse.

Nous avons saisi la Fédération nationale des cheminots à laquelle nous sommes affiliés et nous interpellons le ministre du Travail Abdelghani Zaâlane pour intervenir, car la situation a empiré au niveau de Stadler”, a encore déclaré M. Slimani. Contacté par nos soins, le directeur général de Stadler, Toniato Massimo, a affirmé que “la filiale de Stadler à Alger n’était pas habilitée à répondre et que seule la maison mère peut se prononcer sur toutes les questions”.

F. BELGACEM