Les mesures édictées par la tutelle sont décriées par les étudiants.
Les étudiants du système classique, exclus du nouveau système, réclament la régularisation de leurs situation, gelées à travers toutes les universités du pays. Les intéressés, inscrits en postgraduation, (magistère et doctorat), protestent contre les instructions n°s 399 et 318 de l’année 2010, émises par la directrice des études de postgraduation «recherches et formation» au département de l’enseignement supérieur, indiquent les représentants des contestataires.
Suite à ces instructions, appliquées avec effet rétroactif, des centaines d’étudiants des rangs de magistère et doctorat se sont retrouvés exclus des bancs des amphithéâtres, précisent-ils. Cela, ajoutent-ils, «est survenu alors qu’on a été reçus au concours d’admission au magistère et après avoir effectué deux années d’études théoriques à l’issue desquelles on a soutenu la thèse de magistère avec mention, nous permettant de nous inscrire au doctorat».
Les deux nouvelles instructions exigeaient des postulants aux études de postgraduation d’avoir au préalable acquis une licence correspondant ou équivalant à la spécialité demandée, précise-t-on encore. Ils estiment que ces instructions sont en contradiction avec le principe constitutionnel et universel relatif à la non-rétroactivité des lois.
La suppression arbitraire des postes déjà existants, la contradiction dans l’interprétation des textes de loi, sont autant de faits dénoncés par les protestataires. La confusion ne s’arrête pas là, expliquent-ils: «D’une part, on a mis la pression sur les universités en vue d’expédier toutes les soutenances en instance, de l’autre, on insiste sur l’exclusion des étudiants sur le point de soutenir leur thèse ou s’apprêtant à la déposer.»
Cela est d’autant plus injuste, ajoutent-ils que «plusieurs universités continuent à fonctionner avec le système de non-équivalence des diplômes». Il s’agit, selon nos interlocuteurs, de l’Usthb (Bab Ezzouar), les universités d’Alger I, II, et III, les universités de Blida, Boumerdès, Oran, Batna, Mostaganem, Constantine, Sidi Bel Abbès, Biskra, Ouargla, Adrar, Tlem-cen, Annaba, Chlef, etc.
Par ailleurs, cet état des lieux est confirmé par une réponse à une correspondance, laquelle réponse émane du recteur de l’université d’Alger II, sollicitant la direction des études au sujet des dossiers en suspens des étudiants en postgraduation.
Aussi, il est signifié que seuls les étudiants ayant déjà terminé leurs travaux de recherche et dont les mémoires et thèses sont soumis aux commissions de soutenance après l’accord du conseil scientifique, et ceux qui s’apprêtent à s’inscrire au doctorat seront acceptés.
Tandis que tous les autres tomberont sous l’application de la règlementation en cours qui stipule l’équivalence des diplômes de licence et magistère lors de l’inscription aux études de doctorat. C’est en vertu de ces nouvelles instructions que le département de l’enseignement supérieur compte régler définitivement tous les dossiers en suspens.
Pour rappel, la rentrée dans le secteur de l’enseignement supérieur pour l’année 2010, a été caractérisée par une montée en flèche de la contestation au niveau des différentes facultés.
Les raisons de la révolte estudiantine diffèrent d’un institut à l’autre avec un point commun: des problèmes pédagogiques liés au tant décrié système LMD. De nombreux étudiants ayant obtenu leur licence dans le cadre du LMD, se sont vu refuser le droit d’accéder au magistère.
D’autres se voient recalés pour des motifs pédagogiques qu’ils n’ont jamais compris et que l’administration lie tout bonnement au système LMD, en vigueur depuis 2006.
Mohamed BOUFATAH