Le Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l’administration publique (SNVFAP) tire la sonnette d’alarme. Après la réalisation d’une enquête, il a constaté qu’au niveau national, près de 80% des abattoirs ne respectent pas les normes d’hygiène requises.
Selon Mohamed Dahmane, secrétaire général du SNVFAP, les abattoirs mis en cause seront fermés à partir du mois de septembre prochain. Il affirme que cette décision sera prise à l’occasion de la tenue du conseil national du syndicat, car l’enquête a révélé qu’à l’exception de 17 abattoirs, dont 12 réservés à l’abattage de la volaille et 5 autres pour les bovins et les ovins, près de 80% des abattoirs au niveau national ne respectent pas les normes requises. Comme pour mettre en exergue les efforts consentis par le syndicat qu’il dirige, le même orateur a souligné «le travail titanesque» accompli par les vétérinaires, sans, toutefois, pouvoir changer les choses. Conscient qu’il y va de la santé publique et qu’abattre des bêtes sans respect des normes peut s’avérer fatal pour les consommateurs, le syndicat a adressé, après maintes inspections, plusieurs rapports aux P/APC et aux opérateurs économiques activant dans le domaine, les rappelant à l’ordre. Rien n’y fit.
La sonnette d’alarme tirée par les vétérinaires ne semble pas inquiéter les autorités communales. «Les présidents d’APC nous disent, quand ils daignent répondre, qu’ils ne possèdent pas les moyens à même de permettre aux abattoirs de fonctionner normalement», affirme M. Dahmane. Et d’ajouter : «Je ne comprends pas qu’une commune puisse octroyer des milliards aux équipes de football, alors qu’elle refuse d’accorder quelques millions lorsqu’un vétérinaire la sollicite pour réhabiliter ou aménager un abattoir».
Devant une telle situation, a-t-il expliqué, «nous sommes tenus de fermer certains abattoirs, car si par malheur un problème de santé publique survenait, les vétérinaires en seront responsables», même si pour l’heure aucune structure n’a été fermée.
Toujours dans le souci de préserver la santé des consommateurs, les services en question comptent, dorénavant, placer la barre haut, en exigeant de tous les opérateurs économiques et des propriétaires d’abattoir de respecter les normes exigées par la réglementation algérienne et par l’Organisation mondiale du commerce. «Outre la fermeture des abattoirs non-conformes aux normes exigées, l’on fera en sorte que les opérateurs intéressés par ce créneau-il en existe beaucoup-puissent y injecter leur argent», indique le SG de la SNVFAP. Car, a-t-il estimé, «il est inadmissible de créer un abattoir dans un local de 4×4». Contacté par nos soins pour de plus informations sur la question, M. Djamel Berchiche, chargé de communication du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, affirme que le ministère ne s’ingère pas dans la gestion des abattoirs, mais veille seulement au contrôle des bêtes après leur abattage pour s’assurer de la sécurité sanitaire des consommateurs.