L’affiche officielle du prochain congrès vétérinaire maghrébin, prévu en avril prochain en Tunisie, est à l’origine d’une vive contestation de la communauté vétérinaire algérienne, car portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Algérie.
En réaction à cette affiche «abjecte », des vétérinaires algériens appellent au boycott de cette manifestation. Dans une correspondance adressée à la communauté vétérinaire d’Algérie, le Dr Abderrafik Meddour, maître de conférences à l’université de Annaba, appelle l’ensemble des vétérinaires à prendre les décisions qui s’imposent.
«Il est de notre devoir de prendre ces décisions quand les valeurs sacrées de notre nation sont piétinées sans vergogne par nos prétendus voisins qui déclarent implicitement à travers l’affiche de ce prochain congrès, le partage de l’Algérie avec le Makhzene », lit-on en préambule de cette correspondance.
Le docteur Meddour, qui devait prendre part à ce congrès, souligne que même le territoire de la République sahraouie, «sous couvert d’un euphémisme graphique ridicule, est aussi intégré dans cette division bizarrement réalisée sous le haut patronage du président tunisien…».
Le rédacteur de la correspondance rappelle d’autre part que lors des divers congrès maghrébins, «les confrères marocains ne lésinent jamais d’intégrer ces territoires dans leurs prétendues présentations scientifiques en affichant systématiquement l’annexion des territoires sahraouis, même si, leurs travaux ont pour lieux Tanger Ou Marrakech…». Le Dr Meddour n’hésite d’ailleurs pas à qualifier de tels agissements de «complot hideux » contre notre pays.
«Nous les enfants de cette nation libre… nous n’accepterons jamais que l’on touche à la moindre parcelle de notre territoire. Nous rappellerons à ceux en Tunisie, qui ont cautionné un tel graphisme irréfléchi et insensé, que le rêve bourguibien est bien mort et fut enterré avec son auteur…», poursuit la correspondance.
En guise de protestation, le Dr Meddour, tout en affirmant que sa proposition participation a été acceptée, a décidé de boycotter ce congrès. « Pour ma part, dans un souci de participation et aussi de renforcement de la délégation algérienne, j’ai formulé une proposition de communication orale…
Malgré l’acceptation de ma communication par la société de algérienne de médecine vétérinaire SAMV et par la partie tunisienne, j‘ai déjà transmis mon refus de participer à ce congrès… aujourd’hui, je ne peux que me réjouir devant l’appel au boycott de cette drôle de manifestation… », conclut la correspondance du Dr Meddour.
Face au mécontentement des vétérinaires algériens, l’Association des vétérinaires tunisiens ANMTV, par le biais du Pr Abdelkader Amara membre de l’association tunisienne et du comité d’organisation du congrès, a voulu apporter des justifications, sans toutefois convaincre les vétérinaires algériens.
Selon la partie tunisienne, dans la réponse adressé aux Algériens « il s’agit d’une conception infographique involontaire, l’image est composée et c’est surtout le côté artistique qui a été pris en compte (basée sur les couleurs des drapeaux) et non les limites géographiques… ».
Les Tunisiens ont tenu à présenter leurs excuses à toutes les associations maghrébines affirmant que la carte va être changée sur la banderole principale du congrès.
Cela ne semble pas conforter outre mesure les vétérinaires algériens nombreux à réagir et à rappeler que les responsabilités de ces déviations artistiques incombent en premier lieu aux organisateurs. En attendant d’autres réactions, les vétérinaires qui ont déjà réagi appellent leurs confrères à boycotter la manifestation.
Le docteur Meddour, de son côté, appelle la société algérienne des médecins vétérinaires à clarifier sa position sur cette affiche et d’en informer la communauté vétérinaire algérienne « qui attend de voir un réel dynamisme pour mobiliser les compétences nationales… les multiples réaction de notre communauté par la condamnation des atteintes portées à notre intégrité territoriale doivent être fermement soutenues… », souligne le Dr Meddour dans une lettre adressée à la société algérienne.
Djamel Belaïfa