A Aïn Fakroun, dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, au lieudit d’Oussalit, à une dizaine de kilomètres de l’endroit où est né le roi numide Massinissa, deux sites archéologiques sont « en voie d’extinction ».
L’avertissement, pour ne pas dire l’oraison funèbre, est publié dans le blog de défense de l’environnement « Nouara » est de Karim Tedjani, reporter, écrivain et photographe engagé dans la défense de l’environnement.
Photos à l’appui, Karim Tedjani, montre comment ces deux sites archéologiques d’une valeur historique et identitaire qui « n’a rien d’anecdotique » sont en train de mourir et d’être détruits « broyés en de vulgaires gravats ».
« Un réseau de carrières, une fois n’est pas coutume en Algérie, est en train de coloniser cette partie de la « Vallée des Rois » numides, qui fut également appelée en cet endroit « Bou Ouchen » ; soit « là où vivaient les loups » en Tamazigh » note le journaliste.
Dents d’aciers et dynamite
Mais, relève-t-il, ce sont des loups humains aux dents d’aciers qui sont en train de s’attaquer et d’infliger des blessures au Djebel Loussali « qui subit également les impacts quotidiens de nombreuses explosions à la dynamite ».
Ce n’est pas la première fois que des associations mettent en garde contre la mise en péril de ces vestiges historiques qui comptent notamment un monumental double pressoir d’olives (il fait 4 mètre de long et 3 de large) ainsi que des tombes en formes de dolmens.
Des associations de la commune d’Ifker ont déjà alerté l’opinion sur les dégâts causés par les carrières. Ils ont adressé, a rapporté le journal Liberté, une documentation détaillée au Cnrpah (Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques) sur la situation du patrimoine archéologique.
Ces associations mettent en cause une quinzaine d’exploitations d’agrégats qui grignotent avec leurs machines et à coup de dynamites le site archéologique. Certes, observe Karim Tedjani, l’action des défenseurs du site ont réussi à suspendre une dizaine d’exploitations sur les 24 sites prévus, « mais pour combien de temps encore ? »
Le bal des vampires
« À quelques dizaines de mètres de là, le sinistre balai des marteaux piqueurs n’a toujours pas cessé ». Ni d’ailleurs « le bal des vampires » des camions « chargés des miettes d’un passé grandiose ». Encore moins la danse tourbillonnante des tonnes particules de poussières qui ont habillé le paysage d’une couverture maléfique pour la santé humaine » s’indigne le journaliste.
Un autre forfait est en voie d’être commis avertit-il, c’est un « champ de dolmens (idhilimène en berbère) et de tumulus mortuaires bien plus anciens que ceux que l’on peut admirer en Europe » qui est menacé. ..
« Devons-nous laisser la Vallée des Rois finir en champ de mines et de carrières ? La question ne devrait même pas se poser… » estime-t-il. Elle est posée pourtant…