Les Verts ont quand même célébré l’Aïd

Les Verts ont quand même célébré l’Aïd

Pendant que les Algériens fêtaient l’Aïd avec leurs proches, joueurs et encadrement de l’équipe nationale, en raison d’obligations professionnelles, se trouvaient au Luxembourg en prévision du match amical que la sélection devait livrer hier au stade Josy Barthel.

Pour fêter cette journée assez particulière, l’encadrement de l’EN a organisé une petite réception dans l’une des salles de l’hôtel Sofitel à laquelle ont été conviés les journalistes présents au Luxembourg.

Bougherra pense au mouton !

Rendez-vous est fixé à 10h pour tout le monde à l’hôtel qui connut une effervescence plutôt inattendue. Les Luxembourgeois étaient surpris de voir autant de personnes s’embrasser dans le hall de la réception. «C’est une fête religieuse», dumes-nous expliquer à l’un des employés de l’hôtel qui cherchait à connaître le motif de cet attroupement dans le hall.

Une fois la salle prête pour accueillir les invités, joueurs, staffs technique et médical, dirigeants ainsi que journalistes s’engouffrèrent à l’intérieur où gâteaux et boissons leur furent offerts. En outre, Abdelhak Benchikha, qui semblait content de voir une telle ambiance autour de ses joueurs, invitera le roc Madjid Bougherra à prononcer un mot. «Mabrouk Aidkoum, dira Bougherra aux présents, rendez-vous à Alger pour déguster le mouton», ce qui fera éclater de rires la salle entière.

«Madjid confirme que c’est un grand…mangeur», diront ses coéquipiers, en rigolant bien sûr. Il fut imité par la suite par Hassan Yebda, mais en langue kabyle : «Azzou felawen», (bonjour, ndlr). Tandis que le sélectionneur national ainsi que le chef de délégation, le Dr Benhamza, adresseront leurs vœux aux présents. Abdelhak Benchikha suppliera Ryad Boudebouz pour dire quelques mots afin que personne ne l’y oblige à le faire, sortira en courant de la salle.

Boudebouz s’improvise journaliste

Et pourtant, le Sochalien n’est pas timide, et on a eu une illustration lorsque notre confrère d’Aljazeera, Mohamed Ouaddahi, le croisa quelques instants après, puisqu’il lui prit son micro pour faire une interview à son nouveau coéquipier Walid Mesloub en ces termes : «Alors Walid, peut-on compter sur toi pour faire des merveilles demain (Luxembourg- Algérie)», interrogera Ryad, l’attaquant havrais, plutôt surpris par un environnement aussi agréable auquel il ne s’attendait certainement pas eu égard à ce qui se disait sur l’ambiance qu’on qualifiait d’exécrable dans le groupe où les nouveaux n’ont pas eu de difficultés pour s’intégrer.

Direction les abattoirs

Après la réception qui ne dura en tout et pour tout qu’une demi-heure, le chef de délégation, le Dr Benhamza, nous glissera : «Après la réception, on ira égorger un mouton afin de respecter le rite.» Alors que les joueurs regagnèrent leurs chambres, un car mis à la disposition de la délégation algérienne par la Fédération luxembourgeoise était garé devant la porte de l’hôtel pour nous emmener aux abattoirs que gère un berger luxembourgeois dans la petite bourgade de Dondelange située à 15 km de la capitale.

Dans le car, il n’y avait que deux joueurs, Karim Matmour et Madjid Bougherra, lesquels n’étaient pas concernés par la rencontre d’hier, le manager général, Hafid Tasfaout, ainsi que les autres membres de l’EN. Pendant le trajet, Bougherra, qui était assis à nos côtés dans le bus, par curiosité, nous demandera : «Avez-vous déjà égorgé un mouton ?» Il fut déçu par notre réponse négative. Il reposera la même question à Tasfaout.

«Cela dépend de toi, il faut le vouloir.» Etant lui-même originaire d’une région réputée pour la qualité de son cheptel (Mecheria), Tasfaout assouvira sa curiosité et celle de quelques compatriotes qui étaient heureux de les voir arriver dans un lieu où ils viennent égorger leurs moutons à chaque Aïd Al Adha, et pour celui de cette année, ils s’en souviendront longtemps.

«Franchement, j’étais ému en prenant une photo avec mon idole Matmour», lâchera l’un d’eux. Bougherra qui semblait intéressé par le sujet (égorgement du mouton) enchaînera par d’autres questions relatives à ce sujet. «Pour le choix du mouton, lui glissera le manager général, il y a des gestes à accomplir, après, c’est plus facile de faire le bon choix.» Avec des prix qui oscillent entre 90 et 160 euros, pour les deux moutons qui ont été achetés par les dirigeants algériens, mais on n’a pas voulu révéler le montant exact qui a été payé.

Ils seront égorgés par le DTN, Fodil Tikanouine, sous l’œil attentif de Bougherra, à l’intérieur d’un mini-abattoir doté de tout le matériel de boucherie, tandis que Karim Matmour, sans doute plus sensible, est resté un peu à l’écart. Ensuite, les deux moutons devaient être acheminés à l’hôtel par Meftouh, l’ancien joueur de la JSK, qui vit, comme on le sait, au Luxembourg. Ainsi s’achève une matinée particulière, place au match.

Matmour refuse d’assister au sacrifice du mouton

Contrairement à Bougherra qui a assisté à l’opération d’égorgement du mouton, l’attaquant Matmour a refusé d’y assister, étant sensible et délicat de nature.

C’est son 1er Aïd avec les Verts

Mesbah : «Cet événement doit cimenter les liens»

Le sociétaire de Lecce, Djamel Mesbah, était tout content de passer l’Aïd avec la grande famille des Verts. C’est une première pour lui et certains de ses équipiers, à l’exception d’Antar Yahia, Ziani et l’entraîneur des gardiens de but, Belhadji, qui furent les seuls à avoir déjà vécu cet événement lors de la CAN 2004 en Tunisie sous les ordres de Saâdane.

Mesbah nous a fait savoir que c’est une première pour lui de passer l’Aïd en famille, il n’avait pas cette opportunité auparavant à cause de ses engagements avec son club. Le joueur a ajouté : «C’est vraiment merveilleux de fêter l’Aïd en groupe, cela ne fait que le cimenter et nous aider à retrouver nos repères pour le compte des prochains rendez-vous avec les Verts. Donc, je souhaite que ce soit un tournant pour qu’on passe la vitesse supérieure. On pourra ainsi chasser la poisse des mauvais résultats une fois pour toutes», nous a déclaré Mesbah.

L’humour du Dr Benhamza

Pendant que nous nous trouvions aux abattoirs, le chef de la délégation algérienne, en contemplant des yeux les moutons mis en vente par le fermier luxembourgeois, ironisera : «C’est bon, je vais leur mettre le cachet.» Benhamza, qui est médecin vétérinaire à Saïda, savait de quoi il parlait.

Belhadji a eu une pensée pour Saâdane

Fêter l’Aïd avec les Verts, c’est une deuxième pour l’entraîneur des gardiens de but, Belhadji, qui a déjà vécu cet événement avec l’équipe nationale lors de la CAN 2004 sous les ordres de Saâdane. A cet effet, Belhadji nous a fait savoir que ce genre d’initiative soude le groupe et permet aux joueurs d’être solidaires sur le terrain.

«Certes, c’est vraiment difficile pour nous en tant que staff technique et joueurs de passer l’Aïd loin des nôtres. Cependant, l’intérêt de l’équipe nationale passe avant tout. Je pense que ce genre d’initiative ne fera que souder le groupe et permettra aux joueurs de mettre la main dans la main pour dépasser les prochains obstacles avec succès», nous a déclaré Belhadji.