Si la magie du football algérien n’a que très rarement opéré mardi soir face aux représentants du pays du Vaudou, la pause-bilan qu’offre la trêve de deux mois qui s’étale jusqu’aux premières grosses chaleurs estivales permet, toutefois, aux supporters des Verts de rêver légalement à une seconde qualification de rang à la grande kermesse du football planétaire qu’accueillera le Brésil dans la mesure où, à mi-chemin dans ces éliminatoires de la Coupe du monde 2014 et après trois rencontres disputées, l’EN de Vahid Halilhodzic mène la danse dans son groupe H qu’elle domine, à la différence de buts, avec le Mali.
À ce stade de la compétition, l’Algérie se trouverait donc qualifiée au dernier tour qualificatif au Mondial brésilien à l’issue de cette première phase rondement menée avec deux victoires à domicile (face au Rwanda et au Bénin) contre une défaite, en extra-muros, devant un Mali qui accueillait ses adversaires à Ouagadougou, dans le Burkina voisin. À Blida, les Verts ont fait le plein de points et le plein de buts avec pas moins de huit buts inscrits contre trois encaissés, ce qui pourrait avoir une grande incidence lors du décompte final au moment de désigner le premier de la poule.
Sur le plan comptable donc l’EN n’a pas vraiment grand-chose à se reprocher, si ce n’est peut-être le fait de n’avoir pas su tirer grand profit de la période de doute que traversait un Mali ressaisi depuis, comme en témoigne sa demi-finale de CAN en Afrique du Sud l’hiver dernier. Côté cour, tout semble donc aller pour le mieux, sauf qu’un petit coup d’œil jeté, côté jardin, confirme que le plus dur reste, assurément, à venir vu que l’EN sera appelée à effectuer un double déplacement chez les équipes qu’elles a battues chez elle avant d’accueillir le Mali dans ce qui devrait constituer la finale du groupe.
À Cotonou, le 7 juin prochain puis à Kigali le 11 du même mois, la sélection nationale devra ainsi se montrer beaucoup plus convaincante que lors de ses dernières sorties pour espérer sortir indemne du guêpier béninois puis du bourbier rwandais et rester au contact d’un adversaire malien qui aura le double avantage d’accueillir ses deux rivaux consécutivement avant de se présenter à Blida pour le test final.
Pour éviter de se mettre hors course avant même d’avoir à recevoir les coéquipiers de Seydou Keïta, les Verts se doivent, donc, de gérer convenablement ce safari en rentrant au pays avec dans la besace au moins un précieux butin de quatre points qui les maintiendrait en vie dans ce groupe et garderait, intactes, leurs chances de composter leur billet qualificatif pour l’ensorceleuse Rio de Janeiro.
Mais pour qu’on arrive à nos fins sur un plan strictement arithmétique, il faudrait absolument que d’ici ce fatidique et tellement décisif mois de juin, l’EN soit en mesure d’afficher de bien meilleures prétentions en matière de jeu que celles démontrées jusque-là. Or, le public algérien qui a eu à suivre et à supporter son onze fétiche mardi soir face à d’assez faibles Béninois ne semble plus avoir le même optimisme quant à la manière de jouer et le football développé par la troupe à coach Vahid.
Pourtant, avec plus de 21 mois de présence sur le banc de l’EN, Vahid Halilhodzic devrait au moins avoir dégagé un projet de jeu qui dure et qui, depuis ce temps, aurait dû offrir aux Verts davantage de certitudes et de garanties sur un plan purement technique.
Surtout que depuis son avènement, le même Halilhodzic a bénéficié de ce qui se faisait de mieux en matière de jeunes talents nourris au mamelon de la très réputée formation française et dont le sang algérien qui coule dans leurs veines les a tirés vers le maillot vert de la sélection de la rive sud de la Méditerranée, à l’instar de Sofiane Feghouli et tout récemment Fawzi Ghoulam, Yacine Brahimi et Saphir Taïder. Une énorme plus-value sur un plan purement footballistique au vu du décisif apport du quatuor sus-mentionné, notamment lors du dernier match face à la bande à Manuel Amoros, qui devra permettre au sélectionneur de disposer d’un gigantesque arsenal technique à même d’offrir à l’EN une meilleure maîtrise de ses sujets, de plus sûres perspectives et à son public de plus grandes garanties.
Le voyage au Brésil est forcément à ce prix.