Echec après échec, la sélection algérienne est en train de vivre un scénario cauchemardesque.
Le peuple algérien, et après avoir vécu des moments inoubliables lors de la deuxième moitié de l’année passée et lors du premier semestre 2010, le revoilà en train de retomber dans ses travers à cause d’un football en pleine crise et d’une sélection déchiquetée par la guerre des clans et par la médiocrité de quelques-uns de ses locataires.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, on a comme l’impression qu’on est en train de revivre des scènes vécues par le passé, une sensation de déjà vu, même plusieurs fois, et cela veut dire tout simplement que rien n’a changé depuis des années au niveau de la gestion de notre football, si ce n’est quelques tentatives de réanimation toutes tombées à l’eau, à l’image de la dernière campagne réussie qui a mené cette même équipe au Mondial, mais plus rien après.
Souvenez-vous de 2004…

Cette situation que l’EN est en train de vivre est totalement similaire à celle vécue en 2004.
L’EN avait pris part à la CAN organisée par la Tunisie, avec à la clé, un quart de finale perdu sur le fil face au Maroc, à la suite d’un parcours héroïque, dont une précieuse victoire comme d’hab’ face à l’Egypte. Une compétition qu’elle avait quittée avec une grande amertume et un goût d’inachevé, tellement tout était réuni pour aller au bout de l’aventure.
Avec la présence massive du public lors des quatre sorties des Verts et du duo Saâdane-Charef. D’ailleurs, après la défaite 3-1 face au Maroc, c’est avec des larmes aux yeux que Saâdane avait quitté le navire qui a commencé à sombrer dans les profondeurs des problèmes jusqu’à son retour en 2007.
Est-ce une Saâdane-dépendance ?
L’autre fait bizarre, c’est cette tonne de problèmes dans laquelle est jetée l’EN à chaque départ du Cheikh Saâdane de la barre technique de l’EN. Serait-on donc en train de vivre une Saâdane-dépendance ? C’est très possible, car nul ne doute que les méthodes utilisées par les sélectionneurs sont différentes et le groupe pourrait en assimiler une et rejeter une autre.
C’est dans ce sens que la méthode Saâdane semble la plus proche des cœurs des joueurs actuels, d’autant qu’on a pu le vérifier avec les déclics répétitifs à chaque fois que le Cheikh débarque à la tête de l’EN.
Les connaisseurs ont lié ce fait avec la pédagogie de l’ancien entraîneur de la sélection yéménite qui a souvent recours à des méthodes très académiques pour allumer cette flamme au sein de son groupe.
C’est dans ce sens qu’on se souvient à titre d’exemple lorsqu’il a réuni son groupe à la veille du match face à l’Egypte autour d’un écran pour leur diffuser le célébrissime film «La Bataille d’Alger», une manière de pousser ses poulains à aller au delà de leurs limites en jouant la carte du nationalisme, un style indirect qui a porté ses fruits et auquel les coéquipiers d’Antar ont parfaitement adhéré.
Des cadres qui ont peur du… changement !
La méthode du Général est, quant à elle, beaucoup plus directe, des changements brusques à la limite des punitions, car vouloir toucher un joueur écarté dans son amour-propre, comme est en train de le faire Benchikha, n’est pas forcément l’électrochoc qu’il croit détenir.
Etant donné que petit à petit, c’est tout le groupe qui va se sentir concerné par ces mesures draconiennes et du coup, les joueurs vont se produire à chaque fois avec la peur au ventre, surtout les plus fragiles d’entre eux, notamment sur le plan mental, et Dieu sait combien ils sont nombreux au sein de l’actuel groupe et cela peut expliquer les piètres prestations de l’EN ces derniers mois.
Certes, le déclin a commencé sous l’ère Saâdane avant même son départ, mais la période de transition entre le règne du Cheikh et celui du Général peut être trop difficile pour certains qui se sont construit une coquille qui les protège et qui devront s’en débarrasser maintenant.
Cela nous rappelle ce qu’un des cadres de l’EN nous a récemment déclaré en off à propos de l’actuelle crise traversée par l’EN : «On a vraiment peur de revivre le scénario de 2004 lorsque l’EN a touché le fond quelques semaines seulement après un parcours fantastique en coupe d’Afrique.»
Cette déclaration n’a certes pas été publiée dans nos colonnes sur demande de ce cadre qui n’a pas voulu faire davantage peur à ses coéquipiers, mais ses dires sont des plus significatifs. Ça résume la situation critique traversée par l’EN et qui ne prendra sans doute pas fin demain, d’autant que ce qui attend l’EN dans un avenir très proche n’est pas une sinécure.
Avec le match décisif face aux Lions de l’Atlas, un travail psychologique ainsi qu’un changement radical de méthode de travail s’imposent afin de rassurer tout le monde et espérer des jours meilleurs et paisibles.