Les verts joueront ce soir leur qualification au mondial 2014, Le jour le plus long

Les verts joueront ce soir leur qualification au mondial 2014, Le jour le plus long

Pour les Verts, ce mardi 19 novembre sera le jour le plus long. À Blida, contre le Burkina Faso, les hommes de Halilhodzic ont l’occasion d’écrire une nouvelle page dans l’histoire du pays.

Quatre ans après l’épopée d’Om Dourman, l’Algérie retiendra à nouveau son souffle pour un match de football et au bout duquel une qualification pour la phase finale du Mondial-2014, au Brésil. Un rêve que caressent Algériens et Burkinabés. Les premiers ambitionnent une quatrième participation à la fête planétaire du football, les seconds aspirent à une première historique.

Dix mois après une CAN-2013 durant laquelle ces deux sélections ont connu diverses fortunes, élimination dès le premier tour pour les Verts et une mémorable place en finale pour les Etalons, beaucoup de choses ont évolué.

Le rêve d’aller au Brésil est, lui, intact. Avec pratiquement les mêmes armes, les deux équipes se présenteront sur la pelouse du stade Mustapha- Tchaker avec la certitude que rien n’est encore fait malgré le 3-2 du match aller, à Ouagadougou. Les joueurs de Halilhodzic, comme ceux de Put, savent très bien que le rendez- vous de ce soir ne se renouvellera pas.

C’est le couperet qui est réservé à celui qui n’aura pas pris ses précautions. Ce mardi 19 novembre est, en somme, l’aboutissement d’un long processus engagé au mois de juin de l’année dernière. Dix-huit mois d’âpres combats qui ont laissé des traces dans les jambes et les esprits des deux formations.

Un travail lassant mais qui, s’il est conclu par une mémorable qualification, récompensera aussi la motivation, le savoir et la patience des uns ou des autres. Algérie-Burkina Faso de ce soir n’a rien à voir avec les 19 précédentes joutes entre les deux pays.

C’est une vingtième, la dixième en match officiel, qui sera sanctionnée par un des 31 sésames qui donnent accès au tournoi final qu’organisera le Brésil l’été prochain (12 juin-13 juillet 2014).

LA LONGUE VEILLÉE D’ARMES

Une seconde «finale» savamment préparée par les deux teams. Les Algériens ont rejoint leur nouveau QG, le CNT de Sidi Moussa, au soir du dimanche 10 novembre, alors que les Burkinabés ont opté pour le luxueux complexe de Mazagan Beach, à El-Jadida (Maroc) pour affûter leurs armes en vue de cette seconde manche.

Une dizaine de jours qui aura été suffisante pour les deux sélectionneurs afin de préparer leurs troupes, même si le Bosnien Vahid Halilhodzic espérait avoir un regroupement d’« un petit mois » pour pouvoir se prononcer clairement sur les chances de qualification de son ensemble.

Cette veillée relativement longue comparativement à ce qu’offre désormais le calendrier Fifa comme dates pour les confrontations internationales a mis en avant les craintes des antagonistes en présence. Coach Vahid qui a multiplié les variantes et les essais durant la première semaine du stage semble avoir trouvé la bonne formule pour disposer de son adversaire à ces barrages africains.

Lui qui, vendredi passé lors de la conférence de presse, annonçait qu’il a «un plan A, B et même un plan C» pour palier à toute mauvaise surprise. Pour autant, ces certitudes ne l’ont pas empêché de formuler quelques appréhensions concernant certains choix portant notamment sur la titularisation, ou non, de M’Bolhi ou bien celle de Mesbah ainsi que le sensible compartiment défensif axial.

Des soucis qui ont fait dire au Bosnien que «la clé du match sera la discipline défensive». La suspension de Belkalem obligera, une fois n’est pas coutume, le coach algérien, à remodeler sa défense axiale et peut-être l’ensemble du dispositif arrière. Pour le Belge Paul Put, les questions défensives sont d’actualité. A l’aller déjà, le Burkina Faso avait du mal à contrer les attaquants des Verts.

La faute incomberait à un axe défensif pas au mieux, surtout après la blessure de Bakary Koné, et un gardien de but, Daouda Diakité, pas du tout rassurant. Pis, ce soir, même s’il va récupérer son «Général Baky», Put devrait se passer de son solide latéral droit Mohamed Koffi (suspendu).

Soucis défensifs et velléités offensives Ces changements attendus sur le plan de la sécurisation des bases défensives ne devront pas, cependant, fausser les véritables desseins des deux sélectionneurs. Ceux-ci savent bien que la force de leur équipe respective réside dans la qualité des joueurs formant les lignes avant. Des attaques qui ont fait parler la poudre durant ces éliminatoires.

Durant les sept (7) matches joués depuis juin 2012, les camarades de Feghouli ont, en effet, inscrit quinze (15) buts (contre 7 encaissés) alors que ceux de Pitroipa en ont marqué 10 (3 buts concédés).

Sur les quinze réalisations algériennes, huit (8) ont été signées sur la pelouse de Blida. Le Burkina Faso, auteur du même nombre de buts à domicile (8) a frappé par deux fois loin de ses bases. Une fois contre le Congo à Pointe-Noire (Bancé) et une seconde devant le Niger à Niamey (Pitroipa).

La défense algérienne, qui n’avait encaissé qu’une seule banderille sur le terrain de Blida (oeuvre du Béninois Rudy Gestede), doit faire preuve d’une plus grande vigilance sachant qu’outre les deux buteurs mentionnés (Bancé et Pitroipa), les Etalons disposent d’autres solutions offensives aussi dangereuses à l’instar de Nakoulma et du revenant Alain Traoré. Sur un registre tactique, le match se jouera sur des «détails» comme aiment à le répéter les deux coaches. Cela se traduira, sur le papier, par deux schémas distincts.

Un premier, côté algérien, résolument tourné vers l’offensive même s’il faut s’attendre à voir les hommes de Halilhodzic pousser en début de match pour surprendre rapidement leurs hôtes du jour et gérer, par la suite, le temps et les espaces. Un second, développé par les Burkinabés, qui s’articulera sur un renforcement des arrières, notamment sur les couloirs, et des offensives sporadiques sur les contres.

Deux stratagèmes attendus qui devront s’appuyer sur une fraîcheur physique éprouvée des Algériens et la vivacité doublée d’une force physique indéniable des protégés de Paul Put. Quoiqu’il en soit, l’épreuve du terrain nous a toujours appris que le plus important dans un match de football est de s’appliquer. Et espérer que la chance soit au rendez-vous. C’est peut-être sur ce dernier facteur que se jouera le destin de ce 20e Algérie- Burkina Faso.

M. B.

LES MOTS-CLÉS DU DUEL VAHID HALILHODZIC-PAUL PUT

Vahid Halilhodzic : «Je n’ai jamais ressenti une telle rage de vaincre comme c’est le cas cette fois-ci. L’enjeu est très motivant bien sûr. Il faut gagner pour se qualifier au Mondial-2014. Ce sera difficile mais le groupe est décidé à s’imposer. Nous allons tout faire pour remporter la victoire. Je me sens en forme et j’espère réussir un bon match et faire plaisir à nos supporters.»

Paul Put : «On va à Blida pour écrire l’histoire du football burkinabé. Ce n’est pas demain qu’on va rédiger cette histoire, c’est le 19 novembre qu’il faudra le faire. Mes joueurs sont au courant de cela, ils le comprennent. C’est pour cela que je suis fier d’eux, car ils sont au courant et ils sont très disciplinés. Nous allons tout faire pour le pays, car ce n’est pas uniquement pour les joueurs qu’on doit gagner.

C’est pour tout le Burkina Faso. On met un accent particulier sur la défense, car nous avons remarqué que l’adversaire a des joueurs dangereux dans les couloirs. Ils ont une façon particulière de jouer, et on essaie de trouver des formules pour les contre-attaquer.»

PROCÉDURE EN CAS D’ÉGALITÉ SUR LES DEUX MATCHES: CE QUI PRÉVOIT L’ARTICLE 18, ALINÉA 9, DU RÈGLEMENT DE LA CM-2014

Si les résultats des deux matches ne départagent pas les équipes (égalité parfaite sur la base des résultats, buts marqués, buts marqués à l’extérieur), alors le système de coupe sera activé.

– Format KO : après conclusion du match retour (à la fin des 90 minutes règlementaires), une prolongation de 30 minutes (2×15 minutes) devra être disputée.

– Les buts marqués pendant la prolongation seront décisifs : a) L’équipe ayant marqué le plus grand nombre de buts se qualifie. b) Si les deux équipes marquent le même nombre de buts, l’équipe visiteuse se qualifie avec les buts marqués à l’extérieur.

– Si aucun but n’est marqué lors de la prolongation, les dispositions règlementaires pour les tirs au but du point de penalty entrent en vigueur.