Les Verts, de vrais enfants de «cœur» !

Les Verts, de vrais enfants de  «cœur» !

Après plusieurs semaines de vie commune, meublées par un programme de travail tracé au détail près, les Verts ont eu droit à un quartier libre hier. C’est la première fois depuis leur arrivée à Khartoum que les joueurs ont bénéficié d’une journée libre, loin des contraintes d’un règlement interne que le «Général» veille à ce qu’il soit appliqué à la lettre.

Et encore, on n’a pas vu des joueurs déambuler dans la ville seuls au milieu des gens. Un peu parce qu’il n’y avait rien de vraiment emballant qui aurait suscité chez eux l’envie de sortir et d’aller voir le monde. Car le monde à Khartoum se résume à peu. A un souk arabe où l’on vend tout et rien à même le sol. Puis, non loin de là, une route surplombant le Nil blanc faisant office de corniche où il ferait bon d’y aller, encore faut-il se sentir une âme bohème !



D’abord, déjeuner avec Raouraoua

Du coup, le groupe a décidé d’organiser cette journée à bon escient, d’autant qu’il était déjà prévu au programme d’aller déjeuner avec Raouraoua et d’autres responsables de la CAF dans l’un des rares beaux restaurants de la ville. C’est donc à 11h que toute la délégation a pris le bus à destination d’Assaha, un chic restaurant cabotant la route de l’aéroport. Toute la délégation était là. Se sont joints à ce beau monde des personnalités de la CAF et de la Fédération soudanaise que Raouraoua a conviées à ce déjeuner qui aura duré près de trois heures. Quand les Verts ont quitté Assaha, il était 15h.

Un moment riche en émotions

Durant cette journée, nous en parlions, il était prévu que les Verts partent rendre visite à un des nombreux foyers pour enfants de Khartoum. Une sorte d’opération charme diront certains, à trait caritatif diront d’autres, mais comme l’intérêt, s’il en est un, est dans le geste, on le gratifiera pour la valeur émotionnelle et humaine que cela comprend de donner un peu de soi à un enfant qui n’attend pas plus que ça de vous, lorsque la santé venait à lui faire défaut ! Et c’est vrai qu’il faudra rendre hommage à cette équipe d’Algérie, symbole de modestie et d’humilité. On pourra toujours jaser sur la rectitude du geste en lui-même, lorsqu’on peut toujours arborer un masque de circonstance au moment de se faire prendre en photo, mais il y a de la sincérité dans ce qu’ont fait les joueurs et autres membres du staff technique qui sont allés rendre visite aux enfants cancéreux de l’hôpital Gaâfar Ibn Aouf de Khartoum en milieu d’après-midi. Il y a, oui, des signes qui ne trompent pas et cette scène de Benchikha baisant le front de cette petite fille d’un geste paternel renseigne que l’on a beau être conféré au grade de «Général», l’on est vite dégradé au statut d’homme affectueux, emprunt de sensibilité mièvre devant cet être innocent à qui on aurait volontiers insufflé la santé dans une boîte ornée d’un beau papier cadeau qu’on lui aura déposé au chevet de son lit. C’est dans de pareils cas que l’on se sent si faible, impuissant devant la volonté de Dieu, le seul guérisseur de tous les maux !

Les joueurs ont cotisé 20 livres chacun

Pour ne pas entrer les mains vides, les membres de la délégation se sont entendus pour cotiser afin d’acheter des cadeaux à ces enfants. Au départ, il était prévu qu’ils leurs offrent des téléphones portables, mais la décision des organisateurs de les emmener dans un foyer pour enfants cancéreux a fait penser à Abdelhak Benchikha qu’il était préférable de leur offrir des jouets. C’est ainsi qu’il demanda à tout le monde de mettre au moins 20 livres chacun, afin qu’ils puissent offrir quelque chose qui fasse plaisir. La délégation s’était donc arrêtée sur la route pour «dévaliser» un magasin de jouets. Chacun est entré avec un cadeau. Une peluche, un camion, qu’ils ont offert aux enfants de ce service. Les responsables de l’hôpital qui étaient à l’accueil ont beaucoup apprécié l’initiative des Verts, seule équipe à avoir pensé à ça.

Lemmouchia : «Nul ne peut rester insensible à ça !»

Khaled Lemmouchia paraissait particulièrement ému par l’état de ces enfants. «Je suis très ému de voir ça. Nul ne peut rester insensible à ça. Les enfants, c’est sacré pour moi ! Je suis venu avec plaisir, d’autant que je me fais un devoir d’être ici. C’est quoi pour nous, 20 ou 200 euros. C’est vraiment rien… Nous gagnons bien nos vies, donc donner un peu de soi pour faire plaisir à des enfants, c’est en quelque sorte donner un peu de soi, et moi je dis OK à chaque fois que l’on me sollicite. Je suis super content de voir que les garçons y adhèrent. Ils l’ont fait avec le cœur, et c’est tout à leur honneur», a déclaré le milieu de l’Entente de Sétif, sensible aux cas de ces enfants. Emouvant !