Ils étaient neuf joueurs à prendre l’avion à partir d’Alger en direction de Marseille.
Les locaux, sans Lemouchia, puisque ce dernier se trouvait déjà en France, et Rafik Halliche qui a profité de ses trois jours de vacances pour passer un peu de temps auprès de sa famille à Alger. Ils sont à pied d’oeuvre au Castelet (France).
Même s’ils ont réussi à fuir leurs fans, puisque les Verts étaient installés dans le salon d’honneur à l’aéroport d’Alger, ces derniers ont tout simplement étaient sollicités par les personnes présentes à bord de l’avion, et ce, dans le but de prendre des photos avec leurs stars.
Il a fallu l’intervention du personnel navigant pour arrêter la foule et prier tout le monde de rejoindre leurs places afin de permettre enfin à l’avion de prendre son envol. C’est donc à 13h15 que l’avion a atterri à l’aéroport de Marignanne. C’est le Consul général d’Algérie à Marseille, Mr Saïdi, qui était à l’accueil en compagnie de ses collaborateurs.
Il faut dire que tout a été mis en œuvre afin d’écourter au maximum l’attente des joueurs : guichet spécial pour la police des frontières, bagages arrivés en premier et porte de sortie spéciale. C’est pour dire que dès le début déjà, les joueurs ont été mis dans de bonnes conditions. Les Verts ont pris donc la route direction le Castellet à 14h. Après près de 60 km, les poulains de Saâdane ont rejoint directement le restaurant pour déjeuner.
Pas d’entraînement dans un grand stade avant le 2 janvier
Une demi-heure de repos et tout de suite après (16h15) direction les terrains gazonnés de l’hôtel. «Au départ, on n’a pas prévu de séance d’entraînement, mais vu que la majorité des joueurs ont joué vendredi, et afin d’accélérer le processus de récupération, nous avons programmé cette séance avec 20’ de footing, de bons étirements et un petit match de hand foot», nous a fait savoir l’entraîneur adjoint, Djelloul Zouhir, qui a dirigé la séance, puisque Rabah Saâdane est, lui, resté à l’hôtel.
Nous, qui avons assisté à la séance, avons remarqué une grande concentration sur le visage de Gaouaoui et de ses coéquipiers, mais cela ne les a pas empêchés de s’amuser et de rigoler lors du match de foot hand : Halliche, Ziaya, Zaoui, Chaouchi et Laïfaoui d’un côté, et les quatre autres dans l’équipe adverse, en plus de l’entraîneur des gardiens. Pour le nouveau arrivé, Abdelmalek Ziaya, il s’est senti comme un poisson dans l’eau. On avait même l’impression qu’il a toujours fait partie de cette équipe.
Il est à préciser aussi qu’il faisait un froid de canard, surtout au coucher du soleil, mais la bonne ambiance qui animait le groupe a réchauffé tout le monde. Pour cette première séance, les Verts ont découvert le ballon avec lequel ils disputeront la CAN, puisque c’est tout un lot qui leur a été fourni par la CAF.
Ces derniers ont eu également les costumes officiels avec lesquels ils se déplaceront en Angola. Tous les autres joueurs, à l’exception de Bouazza, qui arrivera aujourd’hui, Yebda, Belhadj et Bougherra le 1er janvier, devaient rejoindre le stage hier dans la soirée. Enfin, l’entraîneur Rabah Saâdane a préféré durant cette première partie de stage de ne programmer aucune séance dans un grand stade, puisque tous les entraînements se dérouleront au Castellet.
Gaouaoui : «On a les moyens de gagner la coupe d’Afrique»
Lounès Gaouaoui qui a pris le départ pour le Casetellet au même titre que tous les autres joueurs hier nous a affirmé que même si la CAN s’annonce difficile au vu des ténors africains présents, l’Algérie a une carte à jouer précisant même qu’elle a les moyens de gagner la CAN dans le cas où les Vert passeraient le premier tour. Dans cet entretien, le keeper de l’EN nous parle comment il vit à présent la concurrence avec son ami Chaouchi.
Vous entamez là le stage de préparation de la CAN, on peut dire donc que vous êtes rentrés dans le vif du sujet ?
Croyez-moi, c’est toujours avec un très grand plaisir qu’on se retrouve tous en équipe nationale. Nous avons vécu de grands moments ensemble, qu’ils soient bons au mauvais et on est devenus une véritable bande de copains. Pour ce qui est du stage, ça commence aujourd’hui dans un endroit qu’on connaît très bien puisqu’il s’agit du Castellet où nous avions préparé la rencontre de l’Egypte. Je pense que nous qui sommes là à bord de cet avion ou nos coéquipiers qui vont nous rejoindre ce soir (NDLR : entretien réalisé hier en début d’après-midi) connaissent l’importance de ce stage puisqu’on va jouer une grande compétition : la CAN.
Vous en tant qu’ancien et cadre de cette équipe, vous estimez donc que c’est une bonne chose d’être au Castellet malgré le fait qu’il fasse frais ?
Beaucoup ont évoqué l’endroit en disant qu’il n’est pas très adéquat de se préparer en France avec des températures assez basses et jouer en Angola où il fait chaud, mais personnellement je pense que nos dirigeants et notre entraîneur savent très bien ce qu’ils font et s’ils ont jugé bon que c’était bien de se préparer en France, c’est que ça l’est.
En plus, je pense que nous les joueurs, dans notre majorité, nous sommes habitués à évoluer dans des pays africains, et à mon avis ça ne nous posera pas un très grand souci le fait de jouer dans un climat chaud.
Beaucoup parlent de la Coupe du monde et ont tendance à oublier les grandes nations qui vont disputer cette CAN ?
C’est tout à fait vrai, on nous parle de l’Angleterre et de la Slovénie et on oublie le Mali, l’Angola et le Malawi. Cette équipe du Malawi qu’on ne connaît pas certes n’est pas arrivée en coupe d’Afrique par pur hasard. Croyez-moi que nous joueurs actuellement on ne pense qu’à une chose, la première confrontation face au Malawi le 11 janvier prochain.D’ailleurs, le staff a tout prévu pour que justement on visionne des cassettes de leurs matchs durant ce stage afin de les décortiquer et connaître leurs forces et leurs faiblesses…
Vous vous attendez donc à un match difficile face au Malawi ?
– Bien sûr que oui, nous sommes mondialistes et toutes les équipes nous connaissent à présent. Pour moi, tous les matchs seront difficiles, toutefois je tiens à préciser que nous avons une bonne équipe qui renferme de très bons joueurs et donc, nous avons tout à fait les moyens et les possibilités d’aller très loin durant cette CAN et pourquoi pas la gagner.
Ah bon, à votre avis on peut gagner la CAN ?
Il faut savoir qu’en passant le premier tour, tous les matchs se joueront en une seule fois exactement comme dans un match de coupe, et dans une rencontre tout peut arriver. Donc, en faisant de bonnes prestations lors de chacune de nos rencontres avec la même volonté et hargne que celles montrées lors de nos précédentes rencontres on peut aller très loin. Mais comme je viens de vous le dire, là on est concentrés sur le Malawi, on gérera match par match et on verra bien ce que ça donnera. Pour l’instant, il faudra bien se préparer tout en espérant que tout le monde sera apte que ce soit Antar, Belhadj, Yebda ou Bougherra qui auront encore des matchs à jouer.
Tout le monde reconnaît votre excellent parcours lors des éliminatoires, mais ces mêmes personnes sont unanimes sur le fait que Chaouchi a été époustouflant au Soudan. Ne craignez-vous pas à présent de perdre votre place de titulaire ?
Vous savez, la concurrence je connais depuis que j’ai commencé à jouer au football et croyez-moi, elle ne me fait aucunement peur bien au contraire c’est un stimulant et pour tous les joueurs. Actuellement, l’équipe nationale dispose de deux bons gardiens et même trois avec Zemmamouche et le dernier mot revient bien sûr à l’entraîneur. Certes, comme tout joueur qui aime les challenges je serai déçu si je serai sur le banc mais je respecterai le choix du coach car le dernier mot lui revient…
Le fait que vous soyez tout le temps en concurrence avec le même gardien, en l’occurrence, Chaouchi, comme ça a été le cas à la JSK ne vous dérange-t-il pas quelque part ?
– Franchement non, la preuve je m’entends très bien avec Chaouchi.
Mais juste pour revenir à la JSK, je tiens à préciser que j’ai été victime des mauvais résultats de l’équipe à l’époque car c’est tout le groupe qui ne marchait pas. Bon, j’ai pris la décision de changer d’air et je ne m’en suis pas plaint tout en avouant que j’ai vécu de superbes moments avec les Canaris.
Donc, je vous le précise encore une fois, la concurrence ne me fait pas peur bien au contraire. J’ai confiance en mes capacités mais il y a qu’un seul décideur, c’est l’entraîneur national et c’est l’intérêt du pays qui passe avant tout.
Asma H. A.