Après une éclipse que beaucoup de spécialistes trouvent encore inexplicable pour un mondialiste et au cours de laquelle la Zambie d’Hervé Renard en a superbement profité pour la rejoindre au palmarès en tant que vainqueur d’une seule édition de la CAN, c’était début janvier au Gabon et en Guinée équatoriale, l’Algérie a de nouveau gagné le droit de participer à une Coupe d’Afrique des nations, l’imminente édition sud-africaine de 2013.
Ce renouveau et ce retour à la normale porte un nom : Vahid Halilhodzic. Arrivé à la tête d’une EN brinquebalante et qui avait perdu l’essentiel du capital sympathie de son étourdissant et passionné public, Vahid Halilhodzic en a refait une machine à gagner qui a composté, presque sans difficulté notable, son billet pour la CAN prévue au pays de l’arc-en-ciel. Les chiffres parlent d’ailleurs pour lui : avec huit victoires ( Algérie-Libye 2-0, le 14 octobre à Blida, Libye-Algérie 0-1, le 9 septembre à Casablanca au 3e tour aller des éliminatoires de la CAN-2013, Algérie-Gambie 4-1, le 15 juin 2012 à Blida au 2e tour préliminaire de la CAN-2013, Algérie-Rwanda 4-0 le 2 juin 2012 à Blida en éliminatoires du Mondial 2014, Gambie-Algérie 1-2 le 29 février 2012 à Banjul au 2e tour préliminaire de la CAN-2013, Algérie-République centrafricaine 2-0, le 9 octobre 2011 à Alger en éliminatoires de la CAN-2012 en matches officiels et Algérie-Niger 3-0 le 26 mai 2012 à Blida et Algérie-Tunisie 1-0, le 12 novembre 2011 toujours à Blida en amical), contre un match nul peu après sa prise en main (le 3 septembre 2011 à Dar Es-Salam en éliminatoire de la CAN-2012 face à la Tanzanie 1-1) et une seule défaite, face au Mali 2-1, le 10 juin 2012 à Ouagadougou en éliminatoires du Mondial 2014, à laquelle il faudra rajouter la loufoque glissade face aux Serbes dans un stade du 5-juillet marécageux le 3 mars dernier en amical, les Verts, version Vahid Halilhodzic, ont fait un véritable bon en avant et ont, surtout, marqué les esprits et affiché, précocement, leurs velléités de faire sensation lors du prochain rendez-vous continental. En un langage plus clair, Vahid Halilhodzic a parfaitement réussi son plan d’action, atteignant le premier des objectifs majeurs que lui avait assignés la FAF lors de la signature du fameux contrat à objectifs définis d’avance et mentionnés noir sur blanc, à savoir emmener l’Algérie en Afrique du Sud.
Mais plus que les résultats sur le terrain de la vérité, c’est forcément la révolution opérée au sein d’un vestiaire des Verts réputé difficile à gérer qui a permis à Halilhodzic d’assurer un premier succès majeur (qualification à la CAN) en attendant de plus grandes réussites. En déboulonnant certains cadres qui se croyaient intouchables, comme il l’avait lui-même affirmé à France Football, il a recouvré une partie de l’autorité perdue sous le règne contesté de ses prédécesseurs. En faisant confiance au joueur local qu’il convoque régulièrement pour des stages de travail intensif et de mise à niveau, coach Vahid a redonné espoir aux joueurs du championnat et ranimé en eux l’ambition de gagner les galons d’international. Aussi, en recadrant, sans prendre de gants, certains éléments dont les égos surdimensionnés commençaient sérieusement à mettre à mal l’ambiance au sein de sa troupe, le driver national a-t-il lancé un message clair à ces “professionnels du melon”, les invitant dare-dare à réapprendre les ABC en matière d’humilité et de vie de groupe. Mais surtout, sous Vahid Halilhodzic, l’équipe nationale a réussi ce que jamais personne n’avait fait avant lui : pointer à la 19e place mondiale au classement FIFA. En terminant dans le top 20 planétaire, l’EN a terminé cette année 2012 beaucoup mieux qu’elle ne l’avait commencée.. en suivant la CAN à la TV…
R. B.