Les véhicules sans airbags ni système ABS se vendent par milliers Le prix est moindre, mais le risque est gros

Les véhicules sans airbags ni système ABS se vendent par milliers Le prix est moindre, mais le risque est gros

a7ksqj.jpgEn dépit des dangers que représentent ces marques pour la sécurité routière, elles sont très demandées sur le marché national.

L’importation de voitures sans équipements de sécurité, notamment les airbags, qui réduisent l’effet du choc en cas d’accidents et le système ABS et ESP qui permettent un freinage rapide, et leur commercialisation sur le marché algérien constituent une aubaine pour les concessionnaires automobiles. Sur les 450 000 voitures importées annuellement, 100 000 unités ne disposent pas de ces outils, pourtant indispensables, selon les dernières statistiques rendues publiques. Cédés généralement à des prix à la portée d’une grande partie des citoyens, ces véhicules se vendent comme des petits pains. Les autorités concernées tardent à prendre des mesures pour mettre un terme à l’introduction de ces voitures, au grand bonheur des importateurs qui se réjouissent de l’engouement particulier affiché par les Algériens. En cas d’accident, le chauffeur et la personne assise à côté de lui se blessent grièvement et peuvent même périr sur place si le véhicule n’est pas équipé d’airbags. Le système ABS est à même d’immobiliser la voiture en un laps de temps très court, tout en gardant son équilibre. Le grand nombre de morts enregistrés sur nos routes est dû essentiellement à l’absence de ces outils. Le record des ventes de ce type de véhicules a été enregistré en 2008, avec 262 000 unités, sur un total de 500 000 voitures écoulées à travers les différentes régions du pays. Une circonstance qui avait coïncidé avec des rappels octroyés aux employés de certains secteurs qui tenaient à débourser les sommes perçues pour se procurer un moyen de déplacement. Cela sans penser, bien évidemment, à la qualité ni à la fiabilité de ces voitures, devenues des outils de morts sur nos routes. La tendance a poursuivi son ascension ces dernières années avec l’arrivée en masse des véhicules asiatiques dont le prix ne dépasse pas les 70 millions de centimes. Le constat est alarmant, mais ni les citoyens, ni les sociétés, ni encore moins le gouvernement n’ont jugé utile d’intervenir pour remédier à cette situation des plus préjudiciables. «Les Algériens, en particulier les jeunes et les femmes, sont en train d’acheter la mort. Ils sont facilement séduits par les larges campagnes de publicité lancées sans cesse par les concessionnaires automobiles et n’osent même pas s’interroger sur la fiabilité de ces voitures avant de prendre leur décision. J’ai plus de quarante ans dans la conduite et je vous assure que quelle que soit la compétence du conducteur, il ne peut jamais sortir indemne s’il est à bord de ces brouettes à motorisation», affirme Aâmi Akli, la soixantaine, chauffeur de taxi interwilayas. Les voitures d’origine asiatique (coréennes, chinoises et japonaises) représentent la majeure partie de ces produits écoulés massivement en Algérie. Des marques comme Chana Presto, Chery QQ, Geely Ray, Great Wall Peri, Chevrolet Spark Lite Legend, Kia Picanto, Hyundai Atos et i10, Suzuki Maruti800 et Alto, pour ne citer que celles-là, sont très convoitées par des consommateurs insoucieux des effets de leurs défaillances en termes de sécurité. Les marques européennes, comme Logan et certains modèles de Peugeot, Renault et Citroën figurent aussi parmi une longue liste de plus de vingt modèles entrant dans la même catégorie.

A.H