Le secteur tunisien du tourisme a connu un rebond cet été, grâce en grande partie au flot continu de vacanciers du Maghreb, Algériens et Libyens en particulier.
Sousse, Hammamet et Tabarka ont été les destinations privilégiées des Algériens, tandis que la majorité des Libyens a préféré l’île de Djerba en raison de sa proximité géographique.
Basma Dergham, déléguée régionale au tourisme, a confirmé l’afflux depuis le début de l’année de plus de 345 000 touristes dans la ville de Yasmine, dans le gouvernorat d’Hammamet, dont environ 19 000 Algériens et 7 000 Libyens.
Pour leur part, les professionnels du tourisme ont souligné que les indicateurs se sont améliorés depuis les vacances de l’Aïd al-Fitr, notamment dans les hôtels, dont la majorité a annoncé qu’ils affichaient complet.
« Notre hôtel est complet jusqu’à la mi-septembre », explique Moez Bayaouni, employé dans l’un des hôtels d’Hammamet. « Nous avons enregistré une forte demande depuis la fin du mois de juillet, en particulier de la part de ressortissants maghrébins ».
Il ajoute que « chaque année, les Algériens sont les plus nombreux à réserver durant cette période. Nous nous sommes habitués à eux et nous leur fournissons maintenant tout ce dont ils ont besoin en termes de confort ».
La majorité des postes frontaliers entre la Tunisie et l’Algérie ont connu un afflux de milliers d’Algériens, dans le sillage immédiat du jour férié. Le point de passage de Ras Jedir, sur la frontière libyenne, a été franchi par des milliers de Libyens fuyant la guerre, et qui, pour un grand nombre d’entre eux, ont profité de leur séjour en Tunisie pour faire du tourisme.
Comme l’explique Amina Younbai, employée dans une agence de voyage : « On peut dire que le secteur du tourisme s’est remis au long de ces mois d’été du vide qu’il avait connu en début d’année, à l’exception du marché français, qui a chuté. Le reste du marché a maintenu sa moyenne. Nous recevons chaque jour des milliers de touristes, en particulier des ressortissants du Maghreb ».
La Tunisie accorde depuis quelques années une attention considérable au marché maghrébin, en particulier algérien, en multipliant des campagnes publicitaires variées.
Tarek Laamari est venu de la ville de Souk Hras, accompagné de sa famille. « Chaque année, nous nous rendons en Tunisie pendant l’été », explique-t-il. « Nous n’en sommes pas loin depuis la capitale, Alger. L’ambiance est bonne et les conditions sont sûres. Nous passons toujours de bons moments, sans aucun problème ».
Abdelhamid Chahabni vient, lui, de Tripoli. « Nous nous rendons en Tunisie tout au long de l’année, en particulier pour des traitements médicaux et pour y faire du shopping. L’atmosphère en Tunisie ne nous est pas étrangère et de plus, la situation dans notre pays a fait qu’un grand nombre d’entre nous s’est établie ici et profite des vacances d’été pour se divertir et se relaxer en famille », indique-t-il. « Nous sommes à l’aise ici ».
Cette scène fait revivre l’espoir d’un renouveau pour le secteur du tourisme, malgré les menaces terroristes qui continuent et les recommandations émises par certains pays européens, qui ont demandé à leurs ressortissants d’éviter de voyager cet été en Tunisie.
Si la situation sécuritaire en Tunisie reste stable, le pays attirera environ sept millions de touristes en 2014, a indiqué le ministre du Tourisme le 12 août.
Pour leur part, les Tunisiens se réjouissent du retour des touristes après une récession imposée par les événements sécuritaires.
« Nous sommes heureux de l’arrivée en grands nombres de nos frères libyens et algériens », déclare Amine Chebbi, chef de famille âgé de 53 ans. « C’est un indicateur positif, et la preuve que les choses dans notre pays ont commencé à s’arranger malgré les terroristes et ceux qui veulent du mal à notre pays ».