Le syndicat des chauffeurs de taxi décide et exécute. Sans en référer à l’institution en charge du secteur, ni aux textes qui en réglementent le fonctionnement.
Preuve en est cette déclaration de son secrétaire général, affirmant que «les chauffeurs de taxis collectifs de la wilaya d’Alger ont commencé déjà à appliquer cette nouvelle tarification en attendant sa généralisation à travers le territoire national à partir du 5 février 2012». Un chef-d’œuvre d’irrespect de l’arrêté de 1996, lequel a organisé le transport en commun et fixé la tarification des courses. Une dérive qui nécessite assurément un rappel à l’ordre car cette mesure ne laisse pas sans réaction les usagers.
Les chauffeurs de taxis collectifs d’Alger ont procédé, à partir de jeudi dernier, à l’augmentation de leur tarification la portent à 30 dinars le déplacement. Cette hausse sera généralisée à l’échelle nationale à partir du 5 février 2012.
A travers cette décision «unilatérale», les «taximen» ont revu à la hausse leur tarification limitée à 20 DA depuis 1996. Les chauffeurs de taxi et leurs syndicats ont décidé de porter le prix de la course à 20 DA le voyage mais plutôt à 30 DA, a indiqué Boudrâa Mohammed Riad, vice-président de l’Union nationale des transporteurs algériens (UNAT).
Joint hier par téléphone, M. Boudrâa a affirmé que «les chauffeurs de taxis collectifs de la wilaya d’Alger ont commencé déjà à appliquer cette nouvelle tarification en attendant sa généralisation à travers le territoire national, à partir du 5 février 2012». «C’est une augmentation logique», a estimé notre interlocuteur. «Nous avons demandé par écrit au ministère des Transports que l’arrêté de 1996, qui ne sera plus en vigueur à partir du 5 février prochain, soit modifié», a-t-il souligné.
Il convient de préciser que la décision de revoir à la hausse les tarifs des taxis collectifs a été prise «unilatéralement» par l’Union nationale des transporteurs algériens. Selon M. Boudrâa, la grogne s’est amplifiée surtout après l’augmentation des tarifs du transport public, notamment à l’ETUSA qui a relevé ses tarifs de 50%. «Ce n’est pas normal que les mêmes tarifs que ceux du transport en commun soient appliqués.
Cela fait dix ans qu’on compte le voyage à 20 DA, en dépit de la dégradation du pouvoir d’achat, de la cherté du prix de l‘essence et des impôts sans cesse en hausse», a déploré le vice-président de l’UNAT. Toutefois, M. Boudrâa s’est dit prêt à négocier avec la direction des transports pour trouver une solution «juste». «Cette décision ouvrira les portes du dialogue. Nous sollicitons le gouvernement pour qu’il prenne en charge notre demande d’augmentation dans les plus brefs délais», a-t-il conclu.
Pour sa part, le président de la Fédération nationale des chauffeurs de taxi, affiliée à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), M. Aït Brahem, s’est dit tout à fait contre cette décision. «Notre syndicat n’est pas concerné par cette augmentation tarifaire, car elle n’a pas été établie dans un cadre réglementaire», a souligné M. Aït Brahem.
LE TRANSPORT URBAIN ET INTERURBAIN AUGMENTÉ À PARTIR DU 5 FÉVRIER 201
Le vice-président de l’Union nationale des transporteurs algériens, M. Boudrâa, a indiqué que son organisation va procéder à un alignement des tarifs, par rapport à ceux appliqués par les bus des entreprises publiques.
Il a annoncé l’augmentation, à partir du 5 février 2012, des tarifs appliqués par le transport urbain et interurbain. «Nous allons augmenter la tarification appliquée par le transport urbain de 5 dinars et l’interurbain de 10 dinars, à partir du 5 février. Cette augmentation sera établie au profit des transporteurs qui n’ont pas bénéficié d’augmentation depuis cinq ans», a-t-il affirmé.
Lynda Louifi