Cette grève surprise entamée par les cheminots a obligé les voyageurs et les usagers à prendre d’autres moyens de transport. Aucun départ n’a été opéré à partir des deux plus importantes gares de la capitale : Agha et Gare centrale.
Un accord a été dégagé avec les représentants des travailleurs pour mettre fin à leur débrayage, qui a paralysé hier dans la matinée le trafic ferroviaire au niveau des gares algéroises, a annoncé un responsable à la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF).
En effet, le trafic ferroviaire a repris progressivement à Alger après la conclusion d’un accord en deux points entre la direction générale et les cheminots. «Nous avons trouvé un accord en deux points pour la reprise immédiate du trafic ferroviaire», explique le directeur général de la SNTF, Yacine Bendjaballah. Ces deux points portent sur «un démenti que nous allons diffuser portant sur le bon fonctionnement des installations ferroviaires», et sur «l’engagement d’un bureau d’études étranger chargé de faire un audit complet des installations » ferroviaires, ajoute M. Bendjaballah.
Cet audit «doit enlever tout doute sur le bon fonctionnement des installations ferroviaires. Même si elles sont plus ou moins anciennes, elles fonctionnent correctement grâce à une bonne maintenance », a encore souligné le directeur général de la SNTF. Cette grève surprise entamée par les cheminots a obligé les voyageurs et les usagers à prendre d’autres moyens de transport. Aucun départ n’a été opéré à partir des deux plus importantes gares de la capitale : Agha et la gare centrale.
Les voyageurs qui voulaient prendre le train ont été informés en dehors de l’enceinte de cette gare, fermée, qu’«il n’y a pas de trains!». Le trafic ferroviaire a été interrompu depuis la matinée. Les usagers ont dû recourir aux bus pour rallier leur travail et les «taxis clandestins». Le directeur général de la Société nationale des transports ferroviaires, Yacine Bendjaballah, a déclaré que «cette grève (qui nous a surpris) a été déclenchée par des travailleurs de l’entreprise qui ont posé comme condition à la reprise du travail un changement immédiat de la signalisation ».
Au niveau du quartier du Hamma, entre les gares des Ateliers et Hussein Dey, un train électrique était immobilisé et des voyageurs en descendaient. A la gare de l’Agha, les agents des guichets de vente de billets remboursaient les voyageurs, alors que des syndicalistes ont refusé de s’adresser à la presse. Au début du mois, un train de banlieue (Alger-Thénia) avait déraillé au niveau de la gare de Hussein- Dey au moment de son aiguillage, faisant un mort et plus de 60 blessés.
Un rapport préliminaire d’une commission d’enquête mise sur pied par le ministère pointe du doigt la vitesse du train (130 km/h au lieu de 30 km/h) au moment de son aiguillage sur une aire de stationnement temporaire, rappelle-t-on. Par ailleurs, suite à une grève enclenchée il y a quelques jours, en solidarité avec leur camarade qui conduisait le train qui a déraillé la semaine dernière à Hussein-Dey, estimant «excessive » la sanction qui lui a été infligée, les représentants du syndicat se sont réunis, avec le directeur général des transports ferroviaires relevant du ministère des Transports.
Ils ont accordé un délai de 15 jours au ministère de tutelle pour répondre aux revendications des conducteurs de train. «Nous nous sommes réunis pendant sept heures avec le directeur général des transports ferroviaires qui remplaçait le ministre des Transports. Après l’obtention d’une promesse de réponse à nos trois principales revendications sous quinze jours», avait déclaré Boulemia Haroun, le coordinateur de la grève des conducteurs de la SNTF.
M. Boulemia avait confirmé l’acceptation du ministère des Transports de répondre aux trois principales revendications des cheminots grévistes, à savoir : La réhabilitation immédiate des blocs automatiques de signalisation ; la mise en place des mesures urgentes pour renforcer la sécurité de la circulation des trains et, enfin, la suppression des poursuites judiciaires à l’encontre des conducteurs de train en cas de heurts ou de suicides des personnes surprises inopportunément sur les voies ferrées.
M. B.