Les chefs d’Aqmi, opérant au Sahel, et de Boko Haram sont désormais recherchés par les États-Unis, déterminés à les mettre hors d’état de nuire.
Les deux terroristes algériens, Mokhtar Belmokhtar et Yahia Abou El-Hammam, font partie de la liste du département d’État américain mettant à prix les têtes de chefs terroristes opérant au Sahel, dont également le chef du groupe nigérian Boko Haram. À noter l’absence dans cette liste du chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelmalek Droukdel.
Ainsi, le département d’État a annoncé lundi des offres de primes pouvant aller jusqu’à 23 millions de dollars pour toute information menant à la localisation de chefs islamistes. La plus forte prime, 7 millions de dollars, a été fixée pour capturer le chef du groupe extrémiste nigérian Boko Haram, Aboubakar Shekau. Des primes de 3 millions de dollars chacune sont proposées par le département d’État US pour mettre la main sur les deux terroristes maliens, Malik Abou Abdelkarim et Omar Ould Hamaha.
Le communiqué indique que c’est la première fois que le programme du département d’État, appelé “Récompenses pour la justice”, offre des primes pour des informations permettant la localisation des principaux dirigeants des organisations terroristes de l’Afrique de l’Ouest, citant Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le Mouvement pour l’unité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), le groupe des Signataires par le sang et Boko Haram. La même source souligne que le secrétaire d’État américain, John Kerry, a autorisé une récompense allant jusqu’à 5 millions de dollars pour toute information menant à l’emplacement du chef d’Aqmi, Yahia Abou El-Hammam, et 5 millions de dollars également pour la localisation du chef des Signataires par le sang, Mokhtar Belmokhtar. Ce dernier est présenté par le site Web du département d’État américain comme “le chef et fondateur de la brigade Khaled-Abou-al-Abbas, également connue sous le nom des Signataires par le sang”. Il est indiqué que sous le commandement de Belmokhtar, “la brigade a mené une attaque meurtrière en janvier 2013 contre une installation de gaz à In Amenas, en Algérie. Au moins 37 otages, dont les citoyens américains Frederick Buttacio, Victor Lynn Lovelady et Gordon Lee Rowan, ont été tués lors du siège de quatre jours du complexe”. Avant de fonder la brigade Khaled-Abou-al-Abbas, “Belmokhtar était le commandant en chef du groupe terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)”, est-il aussi rappelé. À ce titre, “il a mené de nombreuses opérations d’enlèvement d’Occidentaux, a acquis des armes visant à être utilisées dans des attaques terroristes et a été impliqué dans diverses négociations d’otages enlevés par Aqmi”, ajoutant qu’il avait été formé dans des camps en Afghanistan.
La même source précise qu’en juin 2004, un tribunal algérien a condamné Belmokhtar par contumace à la prison à vie pour formation de groupes terroristes, vol et utilisation d’armes illégales, ajoutant qu’en mars 2007, un tribunal algérien l’a condamné à mort par contumace. Le site Rewards for Justice program indique aussi que le département du Trésor américain a désigné Belmokhtar comme terroriste en vertu du décret 13224 le 24 octobre 2003 et le 11 novembre 2003, tandis que l’ONU l’a ajouté à sa liste, conformément aux paragraphes 1 et 2 de la résolution 1390 (2002).
Les fiches d’identification de ces terroristes, accompagnées de photos ainsi que des principales opérations terroristes perpétrées par ces personnes recherchées dans le cadre de lutte contre le terrorisme sont publiées sur ce site Web.
Quant à Yahia Abou El-Hammam, il est présenté comme un haut dirigeant d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ajoutant qu’il avait préparé des opérations et a participé à l’enlèvement d’Occidentaux en Afrique du Nord et de l’Ouest. “Abou El-Hammam a joué un rôle-clé dans des activités terroristes d’Aqmi en Afrique de l’Ouest et au Mali. Il a participé à plusieurs attentats terroristes d’Aqmi en Mauritanie”, poursuit-on.
En juillet 2010, “Abou El-Hammam aurait été impliqué dans le meurtre d’un otage français âgé de 78 ans au Niger. En 2006, il a été condamné à mort par contumace par les autorités algériennes pour infractions liées au terrorisme”, souligne-t-on encore. Il est précisé également qu’il avait été désigné comme terroriste par le département du Trésor américain en vertu du décret 13224 le 14 février 2013 et a été inscrit sur la liste du Comité des sanctions des Nations unies contre Al-Qaïda le 5 février 2013.
M T