Criminalisation de la solidarité : les USA sanctionnent l’association algérienne El Baraka

Criminalisation de la solidarité : les USA sanctionnent l’association algérienne El Baraka
association El Baraka

Alors que la guerre à Gaza s’intensifie, les États-Unis poursuivent leur politique de répression à l’encontre de tout soutien présumé au peuple palestinien. Le mardi 10 juin, le Département d’État américain a annoncé une nouvelle série de sanctions ciblant des associations humanitaires, dont l’ONG algérienne El Baraka, accusée de liens financiers avec Hamas.

Alors que la bande de Gaza est ravagée depuis plus de huit mois par les bombardements israéliens, les États-Unis — principaux alliés de Tel-Aviv — viennent d’imposer des sanctions à plusieurs individus et organisations qu’ils accusent de soutenir Hamas, classé organisation terroriste par Washington.

Dans leur viseur : six associations humanitaires, notamment El Baraka, basée en Algérie, et son président, Ahmed Brahimi.

🟢À LIRE AUSSI : D’Alger à Gaza : la caravane de la Résistance en route vers Rafah

LG Algérie

Selon la porte-parole du Département d’État, Tammy Bruce, ces entités auraient « détourné des fonds collectés à des fins humanitaires pour financer Hamas ».

Outre El Baraka, les organisations visées incluent Al Weam (Gaza), Filistin Vakfi (Turquie), la Fondation Israa (Pays-Bas), Addameer (Cisjordanie), et Cupola d’Oro (Italie).

Une autre structure serait également liée au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une formation politique également dans la ligne de mire de Washington.

L’association algérienne El Baraka dans le collimateur

Le Département d’État accuse directement El Baraka d’avoir servi de « vitrine humanitaire » pour collecter des fonds prétendument destinés à aider les civils palestiniens, qui auraient en réalité été redirigés vers Hamas.

Le président de l’association, Ahmed Brahimi, est accusé d’avoir « orchestré » ces opérations, « trompant les donateurs et détournant l’aide à des fins politiques ».

Ces accusations s’appuient sur le décret 13224, modifié après les attentats du 11 septembre 2001, qui permet de geler les avoirs de toute personne ou entité soupçonnée d’apporter un soutien financier, matériel ou technologique à des organisations considérées comme terroristes par les États-Unis.

En application de ces mesures, tous les biens et intérêts liés à El Baraka et à Brahimi présents sur le sol américain ou détenus par des personnes ou entités américaines sont gelés.

De plus, toute entreprise dont ces entités détiennent 50 % ou plus est également concernée par ce blocage.

Une décision à forte portée politique

Ces sanctions interviennent dans un contexte de guerre intense à Gaza, où Israël est accusé par plusieurs ONG et experts indépendants de crimes de guerre et de génocide.

🟢À LIRE AUSSI : Rima Hassan s’inspire de Larbi Ben M’hidi pour briser le blocus israélien sur Gaza

Les États-Unis, quant à eux, continuent de soutenir militairement et diplomatiquement Tel-Aviv, en bloquant notamment les résolutions de l’ONU réclamant un cessez-le-feu.

Cette nouvelle vague de sanctions est perçue par plusieurs observateurs comme une tentative de criminaliser la solidarité avec la cause palestinienne, alors même que de nombreuses voix à travers le monde dénoncent l’ampleur des souffrances infligées aux civils palestiniens.