Les urgences des hôpitaux n’ont pas chômé : Les pétards de tous les drames

Les urgences des hôpitaux n’ont pas chômé : Les pétards de tous les drames

Comme chaque année l’utilisation des produits pyrotechniques a fait de nombreux blessés. Dans le seul service ophtalmologie du CHU Mustapha Pacha, plus d’une soixantaine de personnes y a été consultée dont 10 ont nécessité une hospitalisation.

Le petit Hamid Kheroubi, 9 ans a perdu l’index et le majeur de sa main gauche. Il est hospitalisé au CHU de Mustapha au service des urgences chirurgicales infantiles. Tout le corps médical s’est mobilisé. L’enfant a été évacué d’urgence de Khemis El-Khechna. Dans la chambre de la victime, le père et la mère ne cessent de sangloter. Difficilement, le père raconte la survenue du drame. «Le matin, Hamid m’a demandé de l’argent pour acheter des pétards, chose que j’ai refusée conscient du danger de ces produits. Je lui ai même conseillé de ne pas en acheter», relate entre deux sanglots le père. Mais une fois arrivé sur son lieu de travail, il est tout de suite rappelé en urgence. Son fils a ramassé une «double bombe» par curiosité.

Il ne savait pas qu’elle était allumée. Conséquence : deux doigts sectionnés et des éclats disséminés sur son frêle corps. Transféré aux urgences du CHU Mustapha Pacha, il a été hospitalisé. Sur son lit, Hamid est conscient. Il est en 4e année primaire. Ses yeux pleins d’ecchymoses sont fermés. Un autre enfant de Boumerdès est dans le bloc opératoire. Il a 11 ans. Lui, il a perdu les quatre doigts de sa main gauche calcinés par un gros pétard.

Au niveau du service d’ophtalmologie du CHU Mustapha, l’équipe du Dr Abderezak Azar n’a pas chômé. Hier, l’ophtalmologiste devait quitter le service à 9h00, mais il n’a pu le faire, vu la charge de travail. Il a reçu en consultation une soixantaine de personnes dont l’âge varie entre 11 et 60 ans. Sur une dizaine d’hospitalisation, quatre présentent des cas graves. La première est une femme de 40 ans qui présente un éclat du globe avec perte totale de la fonction visuelle. Le drame a eu lieu quand sa voisine lui a jeté en plein visage un pétard. Un autre enfant de 11 ans a subi le même sort.

Un adulte de 60 ans qui rentrait chez lui a reçu un feu d’artifice en plein visage. Il présentait une plaie conjonctivale qui a nécessité une petite chirurgie avec des sutures, un traitement médical et un suivi. Un autre enfant âgé de 11 ans a été hospitalisé 3 jours avant la célébration du Mawlid Ennabaoui. Lui aussi a eu des lésions oculaires graves. C’est le sac conjonctival qui a été touché. Il doit suivre un traitement médical pour pourvoir recouvrer la vue.

CLINIQUE PASTEUR : LA VALSE DES BRÛLÉS

Au niveau de la clinique des brûlés de Pasteur, sise à Alger-centre, l’équipe du docteur Amar Bounif entre spécialistes en soins généraux et techniciens supérieurs de la santé a travaillé d’arrache-pied toute la nuit du 14 février. La valse des va et vient des brûlés n’a pas cessée. Plus d’une vingtaine de personnes victimes de brûlure au premier, deuxième et parfois au troisième degré due aux déflagrations a été transportée à ce service. Le cou, le visage, les mains, la pulpe des doigts ont été soignés sans nécessiter l’hospitalisation. Les paramédicaux, pourtant en grève ont assuré le service sans rechigner.

Au niveau du CHU Lamine Debaghine (ex-Maillot), seulement deux personnes se sont présentées aux urgences. Le premier est un enfant blessé en différents endroits qui a reçu les premiers soins avant d’être transféré à l’hôpital de Birtraria, faute d’un service de chirurgie infantile. La deuxième personne est un adulte qui s’est brûlé la main lorsqu’un pétard s’est collé à sa peau. Il a reçu des soins particuliers et est rentré chez lui encore sous le coup du traumatisme.