Les universités devraient se doter de nouveaux règlements pour mieux valoriser les chercheurs

Les universités devraient se doter de nouveaux règlements pour mieux valoriser les chercheurs

Les universités algériennes devraient impérativement se doter de nouveaux règlements et de statut de manière à permettre à leurs chercheurs de tirer profit de leurs inventions, a indiqué dimanche à Alger, un responsable à l’Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI).

« Les règlements des universités ne permettent pas aux doctorants de tirer un bénéfice commercial de leurs travaux mais seulement une reconnaissance morale. Il faut que les universités algériennes changent afin de mieux valoriser les inventeurs », a plaidé le directeur des brevets à l’INAPI, Djamel Djediat lors d’une conférence animée en marge du 5ème salon national de l’innovation.



D’après lui, beaucoup d’universitaires rechignent à faire des travaux d’invention car ils considèrent que leurs efforts ne seront pas récompensés à leur juste valeur. Il a révélé que cette situation a donné lieu à « un phénomène inédit », celui d’universitaires déclarant leurs brevets d’invention auprès de l’INAPI en tant que chercheurs indépendants.

« La majorité des inventions brevetées en Algérie sont officiellement le fait de chercheurs non universitaires. Mais, il suffit de voir les mémoires de présentation de leurs inventions pour reconnaître la méthodologie d’un universitaire », explique M. Djediat.

« Il s’agit bien évidemment d’une entorse à la fois à la réglementation et à la loi, mais notre souhait, à l’INAPI, est que les universités prennent des mesures susceptibles de satisfaire les deux parties », l’université et le chercheur, poursuit-il.

Le directeur des brevets à l’INAPI a estimé aussi que l’université, elle-même, devrait changer de statut.

« L’université n’a pas de statut commercial et ne peut donc tirer profit financièrement des inventions faites dans ses laboratoires. Aux Etats-Unis, par exemple, les universités ont un statut commercial, ce qui leur permet d’avoir des entrées pour justement financer leurs recherches », explique M. Djediat.

Lors de cette conférence, plusieurs points ont été évoqués par les participants, dont la jonction entre l’INAPI et l’université et l’expérience de l’Institut national tunisien de la normalisation et de la propriété industrielle (INNORPI), invité d’honneur du salon.

Selon des chiffres de l’INAPI, les inventions brevetées en Algérie par des Algériens représentent environ 20% du total dominé par les étrangers,  qui sont généralement des entreprises installées ou non en Algérie. En 2014, les brevets déposés par des Algériens étaient au nombre de 94 seulement sur un total de 719, contre 118 en 2013 sur un total de 707.

Quelque 150 opérateurs, dont 40 inventeurs et 20 entreprises innovantes, des centres de recherche, des centres d’appui à la technologie et à l’innovation et des associations d’innovateurs prennent part au 5e Salon national de l’innovation qui se poursuit jusqu’au lundi au Palais des expositions.