Les sempiternels travaux de réfection de l’autoroute Est-Ouest devront être achevés vers la fin du mois d’octobre prochain. C’est la promesse du ministre des Travaux publics Abdelkader Ouali faite jeudi lors de son passage à l’émission Daif Essabah de la radio nationale.
Selon le ministre, les 120 kilomètres en travaux de réfection, parce les travaux initiaux ont été bâclés sinon mal réalisés mais réceptionnés quand même, de l’autoroute Est-Ouest seront donc achevés au plus tard à la mi-octobre. Une promesse dure à croire pour les milliers d’usagers de cette voie express, au vu de la lenteur exaspérante du rythme des travaux entrepris par des entreprises nationales.
Selon M. Ouali, « la priorité pour le secteur est d’en finir une fois pour toute avec l’autoroute Est-Ouest. Nous avons réalisé un tronçon de 1200 kilomètres et on a un problème avec 120 kilomètres », a-t-il reconnu avant de préciser que « ce point noir nous fait oublier tous les efforts consentis et on va le régler au plus tard à la mi-octobre ».
La réception des différents lots de cette autoroute où certains tronçons sont plus durs que la « tôle ondulée » de la piste In Salah-Tamanrasset des années 1970, se fera cependant après les nombreux drames que la mauvaise réalisation de cette infrastructure aura provoqués chez les familles algériennes avec la hausse des accidents aux tronçons en cours de réfection.
Entre Tlemcen et Annaba, plusieurs tronçons sont en réfection, moins de quatre années après leur réception. Le goulot d’étranglement de la circulation routière est cependant celui de Bouzegza, dans la wilaya de Bouira, où les usagers doivent parfois patienter plus d’une heure pour passer ce tronçon, alors qu’ailleurs, la situation n’est pas plus enviable, en particulier sur les tronçons entre les wilayas de Blida- Aïn Defla-Chlef-Mascara.
« On doit terminer avec ces chantiers », a-t-il martelé, indiquant que les 120 km de « problème » sont situés à l’ouest entre El Affroun, Aïn-Defla et Chlef, avant de relever que les travaux de rénovation sur les tronçons de Relizane et d’Oran ont été achevés, alors qu’à l’est du pays, le tronçon de Bordj Bou-Arreridj a été chevé, et reste le gros morceau de Lakhdaria et Al Adjiba. Ce tronçon, marqué par des glissements de terrain « nécessite une expertise et une intervention d’une entreprise étrangère pour sa réalisation », selon M. Ouali pour qui il faut « un accompagnement étranger pour terminer les travaux de ce tronçon très technique ».
« On est disposé à aller jusqu’au mois de mars ou juin, s’il le faut (pour terminer ce chantier) dont les travaux nécessitent jusqu’à 4 ponts pour éviter les glissements de terrain ». Quant au problème du tronçon que l’entreprise nippone Cojaal devait réaliser, actuellement à l’arrêt du fait d’un litige financier, le ministre a indiqué que « nous sommes en relation avec Cojaal, mais cette fois-ci on a élevé le niveau des contacts, j’ai discuté avec l’ambassadeur du Japon il y a un mois.
On leur a expliqué notre position du point de vue gouvernemental et on leur a dit que cette situation n’est à l’avantage de personne ». Selon M. Ouali, la partie algérienne a donné aux Japonais ses propositions pour la poursuite du chantier, et « on aura les réponses de Cojaal lundi prochain » avec le déplacement d’un représentant de l’entreprise à Alger.
Pour autant, l’autoroute Est-Ouest sera en principe rouverte vers la mi-octobre à partir de Djebel Ouahch vers Skikda et Annaba en « attendant de régler le problème des 6 km restants de Dréan à la frontière avec la Tunisie ». Par ailleurs, M. Ouali a annoncé que les entreprises intervenant sur la chaussée et sur la route devront très prochainement déposer une caution lors de l’obtention de l’autorisation d’effectuer des travaux.
Il s’agit notamment d’Algérie Telecom (pour les câbles de fibre optique, Ndlr), la SEAL (réseau AEP) ou encore SONELGAZ (gaines de câbles électriques) qui devront dorénavant obtenir une autorisation avant d’engager des travaux sur les routes et déposer en même temps une garantie. Selon M. Ouali, « un décret exécutif sera bientôt signé par la Premier ministre ».
Ce décret « stipule que les autorisations accordées aux intervenants seront accompagnées d’une caution quelle que soit l’entreprise ». « Une fois les travaux terminés, si l’intervenant remet la route en état on lui remet sa caution, mais si la réparation n’est pas constatée sur le terrain cette caution servira les collectivités locales pour réparer les dégâts », a-t-il précisé. Le gouvernement a pris cette décision sur proposition du ministère, a souligné M. Ouali. Sur le chapitre des réalisations en cours, M. Ouali a indiqué que les travaux de réalisation de 800 km entre Chiffa (wilaya de Blida) et El Ménéa, dans la wilaya de Ghardaïa, avancent bien, avec la réalisation de 450 km parfois en trois fois trois voies (3X3).
Enfin, M. Ouali a annoncé la mise en place d’un programme national d’entretien des routes avec des unités de contrôle et de prévention sur l’état du réseau routier à l’échelle nationale, pour entreprendre rapidement les travaux d’entretien. Selon le ministre, le gouvernement a dégagé une enveloppe de 30 md de dinars pour l’entretien du réseau routier national.