Parti au congrès sous les assauts répétés d’une adversité qui aura lutté jusqu’au bout, Amar Saâdani, adoubé par Bouteflika et soutenu par le gouvernement, s’est adjugé, hier, sans surprise, un mandat de secrétaire général du FLN de plein droit, après près de deux ans d’un intérim agité.
Les travaux du Xe congrès du parti du Front de libération nationale (FLN) se sont clôturés, hier à la Coupole du complexe Mohamed-Boudiaf avec le “plébiscite” d’Amar Saâdani comme secrétaire général du parti. Il était seul candidat à ce poste. Comme lors de la cérémonie d’ouverture, jeudi dernier, la clôture du congrès a été marquée par la présence de plusieurs membres du gouvernement.
Mais, cette fois-ci, sans le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dont l’adhésion au parti a été officiellement confirmée à l’occasion par Saâdani. “Je salue le militant de notre parti, le Premier ministre Abdelmalek Sellal (…)”, a tenu à préciser, non sans fierté, celui qui sera, quelques instants après, élu SG du FLN. Une élection qui sera une formalité, puisque Saâdani s’est comporté en SG avant même le quitus de ses pairs du comité central.
Cela dit, contrairement aux rumeurs qui ont été au menu des discussions entre les délégués depuis l’ouverture du congrès, le nom de Sellal n’a pas été porté sur la liste des membres du CC. Si la reconduction de Saâdani à la tête du FLN était connue de tous avant même la tenue du congrès, l’établissement de la liste des membres du comité central, portée à plus de 500 dans les désormais nouveaux statuts du parti, a constitué le seul enjeu de ce congrès. L’exercice a nécessité deux longues journées de tractations et de “lobbying” pour, d’une part, l’élection des membres du CC par le congrès, et d’autre part, par la désignation du quota national par le secrétaire général du parti.
Après l’adoption des nouveaux statuts du parti dont la composante du comité central passe de 351 à 505 membres. Fait pour le moins incompréhensible, c’est que le quota national, dont le nombre s’élève à 2 012, a été désigné par Saâdani avant même son élection qui, au demeurant, sera l’acte de clôture du congrès. Mieux, la lecture de cette liste a même précédé celle des membres élus parmi les militants des mouhafadhas.
Statutairement, Saâdani devrait procéder à la désignation des membres du quota qui est lui réservé, après son élection par les membres élus du CC. Saâdani en a notamment désigné les 14 ministres, entre anciens et actuels, du FLN, ainsi que les cadres et militants du parti hauts responsables d’institutions à l’image du président de l’APN, Larbi Ould Khelifa.
Les nouveaux arrivés au comité central du FLN sont Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat, Hadjar, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et Tahar Khaoua, ministre de la Relation avec le Parlement. Par ailleurs, le nombre de femmes dans ce nouveau CC est plus important que dans les précédents.
Outre celles désignées par le SG, il y a eu l’élection d’une femme par mouhafadha dont le nombre est passé à l’occasion de ce congrès à 120. Comme il était prévisible, tous les anciens membres du comité central, hostiles à la direction menée par Saâdani depuis le coup de force du 29 août 2013, ont été évincés à l’occasion de ce congrès. Conforté par le soutien du président du parti et président de la République, Abdelaziz Bouteflika, Saâdani est désormais le seul commandant de bord du bateau FLN.
Et il ne le cache pas. “La lettre du président Bouteflika constitue un important soutien pour nous et un appui clair dans la volonté de notre parti de jouer pleinement son rôle sur la scène politique”, s’est-il exalté dans son discours de clôture.
F .A