Les travailleurs du Tramway d’Alger ont entamé une grève hier matin, au niveau des 28 stations de la capitale. Un débrayage appelé à se prolonger si les deux protagonistes, à savoir, le porte-parole des grévistes et la direction générale du tramway d’Alger, ne parviendraient pas à s’entendre, nous a déclaré un employé rencontré à la station des Fusillés.
L’une des principales raisons de l’entame de cette grève, selon notre interlocuteur, est le licenciement d’un agent de guichet après avoir constaté un manque d’argent dans sa recette quotidienne, avoisinant les 450 DA. Le plus » outrant » dans l’histoire, est que l’affaire en question remonte à plus de trois mois, a souligné notre interlocuteur, n’omettant pas de préciser que le mis en cause a payé le montant qu’il devait. » Ce n’est pas normal que notre collègue soit relevé de ses fonctions pour un incident aussi insigni- fiant « , a avancé l’agent de sécurité. Tout en assurant que » ce genre d’incident peut arriver à n’importe qui d’entre nous « . » Si l’intention de notre collègue était de détourner de l’argent, cela n’aurait pas été pour une somme minable de 450 Da « , finit-il de rétorquer
Le second point de discorde entre les travailleurs du tramway d’Alger et la filiale de l’entreprise publique de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa), est le planning anarchique des conducteurs des machines. Selon les témoignages recueillis sur la station de Ruisseau, le programme est modifié à la guise des responsables, sans avis préalable des employés concernés. » Des fois, on est contacté la veille au soir pour travailler le lendemain matin à l’aube « , a décrié un contestataire. Les horaires de travail sont pointés du doigt, d’où la revendication explicite des travailleurs du tramway d’Alger pour l’élaboration d’un planning fixe, non soumis à des modifications inopinées.
Enfin, figure parmi les doléances du personnel de la filiale de l’entreprise publique de transports urbains et suburbains d’Alger (Etusa), la reconduction de 11 agents de sécurité licenciés sans motif valable, selon les déclarations de quelques agents de sécurité exerçant à la station de Ruisseau. « Ils se sont retrouvés du jour au lendemain sans travail, sans savoir ce qu’on leur reproche », ont-ils ajouté.
A souligner que les travailleurs du tramway d’Alger prévoient de former un syndicat, qui sera chargé de défendre les droits des ouvriers. Une initiative réalisable dans quelques mois, dans sept mois précisément, selon nos interlocuteurs. La grève est appelée à se prolonger si la plateforme de revendications ne serait pas satisfaite, nous déclare les contestataires. Au grand dam des usagers qui seront privés de transport, notamment les habitants de la région Est d’Alger où les moyens de transport se font rares ; cette grève ajoute son grain de sel, au grand désarroi des usagers, qui rechignent ce mouvement de protestation tant pénalisant.
Par Kahina Sameur