Les travailleurs du pré-emploi crient leur ras-le-bol, Un esclavagisme moderne ?

Les travailleurs du pré-emploi crient leur ras-le-bol, Un esclavagisme moderne ?
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Les travailleurs précaires ont organisé hier et avant-hier deux mouvements de protestation. Des actions qui viennent pour la énième fois exprimer une action de protestation pour signifier leur ras-le-bol concernant des promesses non tenues et pour exiger un emploi décent.

Ainsi après le rassemblement tenu devant l’Assemblée nationale populaire (APN) et qui a été fortement et violemment dispersé par les forces de police, dont l’enregistrement de plusieurs blessés et arrestations, les travailleurs du pré- emploi ne décolèrent pas vu qu’ils ont tenu hier un autre rassemblement à la maison de la presse Tahar Djaout pour montrer qu’ils ne céderont pas aux intimidations.

Pour Driss Mekideche, du comité national des contractuels du pré-emploi affilié au Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique (Snapap), ces jeunes travailleurs revendiquent à travers ces cris de colère leur mécontentement et voudraient une véritable «intégration des contractuels et un travail décent »

Concernant les prochaines élections présidentielles, les jeunes travailleurs du pré-emploi menacent de boycotter les urnes si les pouvoirs concernés ne répondent pas positivement à leur revendication. Il est a rappeler d’ailleurs que ce comité qui comporte plus de 600.000 travailleurs, attend depuis des mois les engagements pris par le gouvernement Sellal pour améliorer leur situation.

LG Algérie

En effet, le Premier ministre a, dans ces multiples périples à travers le pays, promis de régler la situation socio-professionnelle de cette catégorie de travailleurs en donnant des instructions aux différents ministères de revoir la nomenclature de leur classement et l’incidence sur les salaires. Une année après, c’est toujours le même constat. Faut-il d’ailleurs préciser que les salaires de ces travailleurs du pré emploi, pour la plupart des diplômés universitaires, varient entre 8.000 et 12.000 DA alors que le SNMG est à 18.000 DA.

Avec cette politique sur l’emploi instauré par le mouvement, la précarité des travailleurs a augmenté fortement et le salaire est la meilleure manière de juger que cette politique de l’emploi en Algérie est une violation claire de la loi du travail.

Plusieurs droits sont bafoués à travers ces nouvelles mesures de recrutement comme le droit au congé ainsi que la privation du bénéfice des avantages pour le poste qu’ils occupent. Une des mesures qui a été prise l’année dernière est celle de l’obligation de recrutement des jeunes diplômés et autres par le canal de l’Anem. Cette décision, rappelons-le, est venue suite à une série d’émeutes provoquées par une grande masse de chômeurs du Sud.

L’autre mesure qui devait encourager les travailleurs précaires est celle de leur reclassement ou leur titularisation au poste. Il est évident qu’avec ce rassemblement qui vient au lendemain de la 15e session de la tripartite, les travailleurs du pré-emploi dénoncent cette politique mise en place par les pouvoirs publics. Les postes d’emploi provisoires qui leur sont attribués débouchent sur la précarité et non sur la stabilité.

Kahina Hammoudi