Les travailleurs du Métro d’Alger protestent

Les travailleurs du Métro d’Alger protestent

Des dizaines de travailleurs du chantier de l’extension de la ligne du Métro d’Alger se sont rassemblés, hier dans la matinée, prés de la Place des Martyrs, à Alger. Les protestataires revendiquent, au nom des 300 ouvriers du groupe du Métro d’Alger-Centre (GMAC) l’application de la plate-forme de revendications, déposée le mois d’avril dernier.

Ils exigent une rémunération en fonction du volume horaire et la nature du travail des ouvriers, en prenant en compte le facteur risque. «On bénéficie de 50 % pour les heures supplémentaires durant la nuit, on réclame 100 % pour les heures supplémentaires de nuit et 75 % pour celles de jour», nous dira le secrétaire général du syndicat des travailleurs Djeddis Lamine. Et de préciser que les travailleurs du métro travaillent dur avec un volume d’heures supplémentaires très important en raison de la cadence de réalisation rapide des travaux.



Les travailleurs du métro exigent, en outre, une indemnité de départ et la prime de la femme au foyer. Le comble, selon les protestataires, est que les primes figurent sur la note de service, mais elles sont fictives.

«Nous n’avons jamais obtenu ces primes, et ce, depuis 2010, date de notre recrutement», diront les concernés. Et d’ajouter «pour ce qui est de la prime de risque, elle est presque insignifiante», précise le SG du syndicat.

Les travailleurs du Métro d’Alger se sentent lésés et exploités. «Des étrangers qui ne disposent même pas d’un visa de travail, et exercent avec des visas touristiques, des personnes âgées de 60 ans et plus, sont payées 10 fois plus que notre salaire» dira Djeddis Lamine. Et un autre travailleur enchaîne «l’argent de poche des travailleurs étrangers est l’équivalent d’un salaire complet d’un ouvrier algérien qualifié».

Le SG du syndicat a souligné que dès qu’un Algérien réclame son droit, il est vite mis à la porte et remplacé par un vieux Portugais. Il a cité l’exemple d’un travailleur algérien qui maîtrisait l’engin «la fraise» et qui a été renvoyé après avoir demandé 10.000 DA de plus sur son salaire. Il a été remplacé par un Portugais dont le salaire fait 10 fois plus que le conducteur algérien de cet engin, dira-t-il avec amertume.

Les travailleurs du Métro d’Alger ont saisi, à plusieurs reprises, le ministère du Travail et l’inspection du Travail. «Nous nous sommes réunis avec l’inspecteur du Travail, au sein de la direction de l’entreprise, mais ce dernier a refusé de nous remettre le PV de la réunion. Il nous a même abandonnés après notre insistance», dira Djeddis Lamine. Et d’ajouter que son syndicat a déposé plainte contre cet inspecteur suite à des insultes à l’encontre de travailleurs. Le SG du syndicat a précisé que sa formation syndicale est poursuivie en justice, en raison de l’illégalité de son mouvement de grève. «Pourtant nous avons déposé un préavis de grève», dira le porte-parole du syndicat en affirmant «qu’une audience est prévue aujourd’hui». Et de signaler que les travailleurs sont décidés, plus que jamais, à poursuivre leur mouvement de grève illimitée jusqu’à la satisfaction de leurs revendications qui sont légitimes.