Moins de vingt quatre heurs de grève, la direction d’ArcelorMittal d’El Hadjar, filiale algérienne du géant mondial de la sidérurgie, cède à l’une des revendications phares des grévistes. Entamé samedi 28 mai en début d’après-midi à l’appel du syndicat d’entreprise, la grève générale illimitée a pris fin dimanche matin à la faveur d’un accord entre l’employeur et le syndicat d’entreprise dont DNA a obtenu une copie.
Il aura fallu prés de 20 jours, entre le 9 et le 28 mai, et neuf réunions de négociations pour que les dirigeants des sociétés ArcelorMittal Annaba (AMA), ArcelorMittal Pipes and Tunes Algérie( AMPTA) et le syndicat d’entreprise, s’entendent sur cet accord collectif.
Selon le document dont nous avons obtenu une copie, cet accord prévoit quatre augmentations de salaires de base, étalées sur le temps, entre 2011 et 2012.
Les travailleurs du complexe toucheront désormais une augmentation des salaires de 10 % dès juin 2011 avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2011, selon les termes de l’accord conclu entre les deux parties, tard dans la nuit de samedi et dimanche.
« L’effet rétroactif sera versé par tranches entre le mois de juillet et le mois de décembre 2O11. En cas de difficultés financières, les échéanciers pourront être reportées à une date plus favorable », ajoute le même document.
Cet accord prévoit par ailleurs 4% d’augmentation des salaires au premier décembre 2011 « si la production d’acier liquide de mai à novembre a atteint un volume de 590.000 tonnes », selon l’accord en question.
Plus précisément, la hausse sera de 3 % si la production atteint 540 000 tonnes, de 2 % si elle atteint 480 000 tonnes et 1 % si elle atteint 460 000 tonnes. « Au vue de la cadence actuelle, ces objectifs sont aisément réalisables et permettront à l’entreprise de se redresser », souligne le document, précisant que « les objectifs conquérant AMPTA seront déterminés durant le mois juin 2011 ente la direction et les partenaires ».
Deux autres augmentations des salaires de 2% chacune, « liées à atteinte des objectifs à négocier en novembre 2011 au moment de l’élaboration du programme du budget 2012», ont été prévues au 1er juillet et au 1er décembre 2012.
Dans cet accord, la direction du complexe sidérurgique « prend acte » de l’engagement et de la volonté de son partenaire à maintenir la paix sociale et à accompagner le redressement et le développement industriel dans l’entreprise.
« Le traitement des sujets en cours (prime de commandement, grilles des salaires, organigrammes, recours concernant les évaluations, mise en place de la convention collective…) reprendra « dans les jours à venir », rappelle l’accord salarial.
Devenu bastion de la contestation syndicale, le complexe d’El Hadjar a enregistré pas moins de quatre grèves générales entre 2010 et en 2011.
Propriété de l’Etat algérien, ce complexe sidérurgique avait été acheté à 70% en octobre 2001 par l’Indien Ispat, du groupe Mittal.
Il emploie 6 6000 travailleurs pour une capacité théorique de production de 2 millions de tonnes d’acier liquide par an.
