Le collectif des travailleurs de Sonatrach activant sur le chantier de Rhourde Nouss, un gisement pétrolier de grande importance à Ouargla, interpelle vivement le chef de l’Etat à travers une lettre ouverte rendue publique aujourd’hui.
Après avoir usé de tous les moyens légaux pour obtenir satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles en vain, les travailleurs de ce grand champ pétrolier en appellent au président de la République dans l’espoir qu’il réagisse. Dans leur lettre, dont Algeriepatriotique détient une copie, ces travailleurs, désabusés, demandent «une intervention urgente» du chef de l’Etat afin qu’il les rétablissent dans leurs droits.
Parmi les points évoqués, la perte de certains avantages salariaux depuis l’instauration du nouveau système de rémunération. Portés au sein de la direction régionale puis nationale de Sonatrach, ces problèmes, affirme ce collectif, n’ont pas été pris en charge. Au contraire, ils ont été totalement ignorés.
Le silence dans lequel se mure la direction de Sonatrach alimente la suspicion et sème le doute chez les travailleurs qui disent être «totalement démoralisés» et «dévitalisés» par la persistance de cet imbroglio salarial depuis plusieurs mois. Les salariés de la Sonatrach à Rhourde Nouss dénoncent le non respect de la convention collective de l’entreprise signée en février 2010. Jugées «justes et fondées», les revendications des travailleurs se résument en «l’application stricte et légale» de cette convention qui garantit les droits de l’ensemble des travailleurs.
Pour un salaire de base «concurrentiel»
Les principaux points litigieux sont la revalorisation de l’indemnité ancienneté groupe (AG), l’indemnité de zone et des conditions de vie selon le nouveau salaire national minimum garanti (SNMG). Il y a également la révision des compléments MIP sur la base du salaire réel sur lequel les cotisations sont prélevées et l’augmentation de toutes les autres primes (nuisance, travaux postés, etc.), calculées sur la base des nouveaux salaires.
Le collectif des travailleurs réclame également un nouveau salaire de base conséquent qui correspond à ce que perçoivent les employés des multinationales pétrolières, chacun dans sa catégorie. Le collectif a énuméré toutes les démarches entreprises auprès de la direction régionale et nationale de Sonatrach en vue de régler ces problèmes, mais sans y parvenir. «Nous sommes face à un mur infranchissable. Même le syndicat d’entreprise fait la sourde oreille s’agissant de nos revendications», relèvent-ils, regrettant qu’ils soient «poussés» à saisir le chef de l’Etat pour trouver un dénuement juste à leur situation. «Ces problèmes auraient pu être solutionnés s’il y avait eu un minimum de sérieux de la part des gestionnaires et l’application stricte de la convention collective.
Nous voulons une politique de travail ambitieuse, faisant avancer notre société en mettant au cœur la réussite de tous les travailleurs. Nous voulons, pour cela, d’autres choix, un autre visage et une autre politique de gestion saine et efficace de cette société pour qu’elle reste concurrentielle devant les grands groupes pétroliers», affirment-ils.
Sonia B.