Le conflit entre les travailleurs et la direction de l’Etablissement du transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa) n’a toujours pas été réglé. Après avoir attendu un mois pour l’application de l’accord signé le 16 octobre dernier entre la direction et la Fédération des transports, sans résultats, les travailleurs se sont massivement mobilisés tout au long de la journée d’aujourd’hui devant le siège de la Centrale syndicale pour exiger «le départ du directeur de l’entreprise ainsi que le SG de la Fédération des transports».
Pour eux, tous les deux partagent la responsabilité de cette situation. L’un a failli à ses engagements et l’autre n’a rien fait pour faire appliquer cet accord censé résoudre définitivement les problèmes socioprofessionnels dans lesquels pataugeaient des années durant les 2 600 travailleurs de l’entreprise. L’adhésion à ce nouveau mouvement de protestation était telle que le transport urbain au niveau de la capitale a connu «une très forte perturbation». «Les travailleurs en ont marre. Ils sont conscients de la situation et veulent arracher leurs droits. La preuve est cette magnifique mobilisation massive aujourd’hui. Tout le monde a répondu à l’appel, mais tout en assurant un service minimum», a déclaré à Algeriepatriotique, Mohamed Kharoubi, porte-parole des travailleurs.
Selon lui, les travailleurs refusent qu’ils soient à nouveau floués. «Nous sommes au troisième accord inappliqué. Cela prouve toute la considération que les responsables de l’entreprise ont pour leurs employés», regrette M. Kharoubi. Parmi les points de discorde, la non réintégration de quatre travailleurs suspendus, dont deux syndicalistes, et la permanisation des contractuels. L’accord signé en octobre dernier prévoyait tout cela, notamment dans son article 11 qui stipule qu’au bout de deux contrats à durée déterminée, l’employé aura droit à un contrat à durée indéterminée.
«Malheureusement, des travailleurs ont été contraints de signer des CDD après la signature de cet accord. Certains d’entre eux en sont à leur cinquième. C’est aberrant», ajoute M. Kharoubi. Le conflit risque de perdurer si la direction campe sur sa position et refuse la réintégration des travailleurs «abusivement licenciés» ou «suspendus».
Sonia B.