Des dizaines travailleurs de la SNVI ont quitté leurs ateliers, pendant quatre heures pour participer à un sit in de protestation contre la décision du gouvernement de supprimer la retraite anticipée. Une décision prise lors de la dernière Tripartite, qui pourtant a été appuyée par l’UGTA. Parmi ces travailleurs protestataires, un grand nombre ont déja déposé leur demande de retraite anticipée et attendent juste la décision de la Caisse nationale de retraite (CNR).
Pour les travailleurs de la SNVI, l’ordonnance 97/13 portant institution de la retraire sans condition d’âge ‘ « est un acquis irréversible des travailleurs ». Les protestataires accusent aussi Sidi Said de « céder devant les injonctions d’Ali Haddad », le patron du FCE. Pour eux, il n’est pas question de se taire et invitent le gouvernement à revenir sur sa décision, en lui recommandant d’aller chercher l’argent qui manque pour la caisse de retraite dans les 3 millions de salariés qui ne sont pas déclaré, notamment dans le secteur public.
Il faut rappeler que des centaines de travailleurs de la SNVI sont déjà partis en retraite, dans le cadre de l’ordonnance 97/13. Mais c’est dans le secteur de l’Education qu’il y a eu ces dernières années des départs massifs en retaite anticipée, notamment cette année où sont enregistrés pas mois de 6.000 départs.
Il faut préciser que le premier ministre, au nom « du principe de l’équité » avait annoncé la décision du gouvernement d’en finir avec cette forme de retraite qui a lourdement grevé les capacités financières de la CNR sur laquelle plane un risque de cessation de paiement. En effet, selon Djawad Bourkaib, DG de la sécurité sociale, les difficultés de la Caisse nationale de retraite (CNR) sont dues essentiellement au départ précoce des personnes actives.
Ceci entraine « des versements à leur profit avant l’âge de 60 ans, pendant une durée assez longue et provoquant une rupture de cette solidarité ». En chiffres, le DG de la Sécurité sociale révèle que les départs à la retraite, avant l’âge de 60 ans, concernent près de 830 000 travailleurs/an. Cette situation, selon lui, engendre non seulement des pertes de cotisations et de compétences professionnelles mais aussi ne génère pas d’emplois.
« La CNR verse, chaque année, 770 milliards de dinars sous forme de pensions à environ 1, 6 millions de retraités, dont plus de 50% ont quitté leur emploi avant l’âge de 60 ans » selon M.Bourkaib. Pour rappel, il faut souligner que la retraites anticipée pour toute personnes ayant cotisé un minimum de 20 annuités et ayant 50 ans d’âge a été instituée en 1997, dans le cadre de l’application des mesures structurelles imposées à l’époque par le FMI
