La Centrale de Sidi Saïd, qui a déjà perdu des secteurs névralgiques comme la santé, l’éducation et la Fonction publique, vient ainsi de céder un poids lourd de l’industrie nationale, prélude à une totale disparition si un plan de sauvetage n’est pas entrepris dans l’immédiat.
Les travailleurs du complexe sidérurgique ArcelorMittal Algérie sis à Annaba ont crée, hier, leur propre syndicat autonome. Un nouveau porte-parole a élégamment été désigné pour défendre les intérêts de l’ensemble des employés, sans exception aucune.
Les employés avaient entamé il y a de cela une dizaine de jours un mouvement de grève causant de ce fait, des arrêts de productions momentanés et successifs et la perte de plusieurs millions de dinars. La menace avait été réitérée, cette semaine, comme pour rappeler la suspension de la plate-forme de revendications portant notamment sur une augmentation assez conséquente de la grille des salaires.
De nombreuses demandes et sollicitations avaient été adressées au bureau de l’Union générale des travailleurs UGTA, à Annaba pour intervenir conséquemment et mettre fin à ce conflit opposant les travailleurs et leur direction.
En vain, point de réponses de la part de l’Union. Outré par ce comportement jugé inqualifiable, le commun des travailleurs a donc décidé, en représailles, de se retirer définitivement de l’Union et de créer son propre syndicat autonome. Un syndicat plus représentatif et plus diligent dans ses actions.
Joint hier par téléphone, le nouveau porte-parole du syndicat, Daoud Kachichi s’est félicité de cette nouvelle initiative et nous dira à cet effet : «Les travailleurs du complexe d’El Hedjar qui sont au nombre de 5 000, ont enfin un syndicat qui les représentera», tout en ajoutant : «Nous avons décidé de mettre fin à notre grève et de procéder à la création d’un nouveau syndicat autonome et ce, en la présence d’un huissier de justice ».
Concernant leur détachement de l’UGTA, notre interlocuteur estimera que cela était tout à fait prévisible. Il avancera comme explications, la nonintervention de cette union pour protéger les intérêts des travailleurs, qui se sont retrouvés lésés par un corps censé lutter et défendre dans les moments difficiles et préserver la stabilité et la paix au sein des travailleurs.
« Nous avons décidé de mettre fin à notre affiliation à l’Union générale des travailleurs algériens car celle-ci n’a été ni coopérative ni communicative concernant notre cas», nous dira-t-il à cet effet tout en ajoutant que l’Union avait procédé à l’installation de force d’un bureau syndical sans se référer à l’avis des sidérurgiques.
Il importe de rappeler dans ce même ordre d’idées, que les travailleurs avaient fait part de leur souhait de créer leur propre syndicat autonome. Un syndicat devant lutter pour les intérêts de tout un chacun sans pour autant se verser dans l’opportunisme et la dérobade.
Il est à noter également que de nombreux mouvements de débrayages s’étaient succédé au sein de ce complexe depuis fin 2012. La principale cause était l’absence de dialogue et de personne digne de foi pour représenter les travailleurs qui se sentaient, outre cela, défavorisés par rapport aux autres employés d’origine étrangère.
Hiba Benfarès