La grève nationale des travailleurs communaux, à l’appel du Conseil national du secteur des communes (CNSC), affilié au Syndicat national des personnels de l’administration publique (Snapap), a eu un écho favorable. Le taux de suivi, au premier jour, est de 80 %, selon M, Yahia Ali, président du national du secteur des communes. Par ailleurs, la maison des syndicats sise à DAR EL BEIDA ALGER a fait l’objet d’un cambriolage dans la nuit du 08 au 09 mai 2011 où un vol de deux ordinateurs avec effraction a été commis.
Dans certains wilayas, particulièrement à Tizi-Ouzou, Bejaia, Bordj Bou Arraridj, Boumerdes, Oum El-Bouaghi les communes ont été entièrement paralysées alors que le débrayage a été suivi à 70 % au niveau des wilayas de Tiaret, Chlef, El Oued, Bechar, Tiaret… « On peu estimer le taux de suivi national entre 75 et 80% », affirme à DNA M. Yahia, joint par téléphone.
Au niveau de la capitale, l’administration locale a exercé des pressions sur les travailleurs grévistes pour les contraindre à renoncer au mouvement de protestation. « De nombreux travailleurs ont fait l’objet de diverses pressions de la part de l’administration à Alger.
La section syndicale de Delly Brahim a reçu des menaces de la part secrétaire générale de la commune. Idem à Boumerdes où la section syndicale a fait l’objet d’intimidations de la part du chef de daïra. A Rouiba, c’est le P/APC qui a exercé de terrible pressions sur les communaux grévistes », dénonce notre interlocuteur.
A Cheraga, estime M. Yahia, le P/APC n’a pas trouvé mieux pour briser le mouvement de protestation des grévistes que de solliciter des travailleurs du secteur privé. Interrogé sur la nature des pressions, M. Yahia évoque, entre autres, les menaces de licenciements et de poursuites judiciaires.
Celui-ci dénonce en outre un groupe de travailleurs, soutenu par le ministère de l’Intérieur, lequel a rendu public un communiqué dans toutes les communes du pays appelant les communaux à sursoir à la grève. « Ce groupe affirme que les revendications ont été prise en charge. Ce qui n’est pas le cas. C’est une manœuvre qui vise à déstabiliser les travailleurs », fustige-t-il.
Le président du CNSC, présent dans près de 1 200 communes sur les 1541 APC, souligne le caractère illégal des pratiques de l’administration. « Ces pratiques violent l’article 57 de la constitution qui stipule que le droit de grève est reconnu et s’exerce dans le cadre de la loi », dit-il.
Ce denier déplore par ailleurs le silence du ministère de l’Intérieur à propos de leur plate-forme de revendication. « Pour l’instant, nous n’avons reçu aucune réponse à nos doléances, à part les menaces et les intimidations », s’attriste-t-il.
En dépit des menaces et autres intimidations, les communaux sont décidés à poursuivre leur mouvement de contestation. Outre le débrayage, des marches et des rassemblements sont prévus, chaque jeudi, devant les sièges de toutes les wilayas du pays.
Le Comité national du secteur des communes, affilié au SNAPAP, a observé plusieurs débrayages au courant de cette année et l’année dernière sans pour autant parvenir à « arracher » quoi que ce soit.
Dans leur plate forme de revendication, les travailleurs communaux exigent la revalorisation du point indiciaire, la promulgation du régime indemnitaire, l’abrogation de l’article 87 bis de la loi 90-11, le maintien de la retraite sans condition d’âge, l’intégration des contractuels, le respect des libertés syndicales et le droit de grève.
La maison des syndicats cambriolée
Le SNAPAP informe que la maison des syndicats sise à DAR EL BEIDA ALGER a fait l’objet d’un cambriolage dans la nuit du 08 au 09 mai 2011 où un vol de deux ordinateurs avec effraction a été commis. Pour rappel, cette même maison des syndicats, qui abrite les mouvements sociaux indépendants a déjà, été caillassée au mois de mars 2011 par une bande de jeunes délinquants (baltaguias) sous le regard complice des policiers. Acte qui a été déjà dénoncé.
Cette fois ci, ce sont les ordinateurs qui ont été visés par conséquent, ce sont les informations contenues qui intéressent « les cambrioleurs ». Ce qui porte clairement la signature des auteurs. D’autres matériels, tels, photocopieur et fax ont été épargnés. La maison des syndicats est mitoyenne d’une caserne de police. De plus, les services de sécurité sont postés en permanence pour la surveiller et filmer les va et vient des militants.
Nous dénonçons cet acte irresponsable et mettons les pouvoirs publics en face de leurs responsabilités contre toute escalade dans la répression qui nous vise et vise l’ensemble des mouvements autonomes. Cette maison des syndicats a abrité la création de la CNCD et abrite toujours la CNCD BARAKAT.
Après ces deux attaques orchestrées en bonne et due forme, nous craignons une recrudescence dans la répression qui pourrait porter atteinte à l’intégrité physique des militants. Le cas de l’assassinat de KERROUMI AHMED, membre de la CNCD d’Oran n’est pas encore élucidé.
Nous dénonçons et exigeons l’arrêt des ces attaques et intimidations ainsi que l’ouverture d’une enquêté pour déterminer les responsabilités et trouver les coupables.
Le Président du SNAPAP, Rachid MALAOUI
Alger le 09/05/2011