Les travailleurs bloquent l’unité et le directeur « supprime » le portail

Les travailleurs bloquent l’unité et le directeur « supprime » le portail

L’unité Agglo-Béton El-Kseur, relevant de la Société des matériaux de construction (SOMACOB), est paralysée par une grève illimitée.

Non seulement les travailleurs de l’unité ont organisé une grève depuis deux semaines mais, ils ont bloqué le siège de l’unité depuis trois jours pour exprimer leur solidarité et leur soutien mais, surtout, leur colère, suite à la suspension de trois travailleurs syndicalistes, dont le secrétaire général du syndicat, M. Salim Benattaf.



Ce dernier que nous avons contacté nous a confirmé sa suspension avec deux autres de ces camarades pour leur position et pour avoir relevé des dépassements et des manquements à la réglementation et aux conventions collectives régissant l’entreprise.

Les protestataires exigent « la levée des poursuites judicaires à l’encontre de leurs collègues et leur réintégration à leurs postes, sinon le blocage se poursuivra », menacent-ils.

Comme réaction à la fermeture de l’usine, le directeur de l’unité a pris la décision d’arracher le portail de l’unité, a-t-on appris hier. Ce qui a envenimé les choses entre les deux parties.

Environ cinquante travailleurs, soit la majorité pour ne pas dire la totalité, sont en grève, ceci pendant que la Direction de l’unité persiste dans son entêtement dans la sanction des travailleurs au lieu d’ouvrir un dialogue sincère et direct et répondre à leur revendications.

Dans une déclaration récente, la section syndicale a dénoncé « le sectarisme et les deux poids, deux mesures du directeur, ainsi que la ségrégation entre les travailleurs ».

Le syndicat estime que « la violation de la loi et de la réglementation des relations collectives de travail en vigueur à la SOMACOB/ EPE/SPA par l’organisme employeur a créé la ségrégation entre les travailleurs », relevant ensuite, « la confiscation des droits légaux à une partie du personnel et l’octroi d’avantages indus à une autre ».

Pour les rédacteurs du document, « cette gestion abusive a conduit à un conflit collectif qui a été dénoncé auprès des instances concernées sans qu’un règlement à l’amiable ou arbitrage n’ait été atteint », soulignant que « la section syndicale et le personnel qui ont dénoncé cet abus de manière pacifique subiront des mesures de représailles abusives et sans argument professionnel de la part de l’employeur ».

Selon un travailleur, « le directeur de l’usine et le directeur général n’ont pas respecté la convention collective de 2013 et la convention des relations de travail de l’unité ». Notre interlocuteur déplore le fait que le dirigeant de l’entreprise ait eu recours à la justice pour faire taire les travailleurs et le syndicat ait dénoncé la violation de la réglementation en vigueur, notamment les avantages accordés aux nouvelles recrues notamment, des promotions, des échelons et avancements, alors qu’il a marginalisé et exclu d’autres travailleurs cumulant 21 ans de service et les a privés de leurs droits ». Les travailleurs ont rendu publique une déclaration de soutien à leur collègue. Nous y reviendrons.