Les travailleurs agitent le spectre de la grève à Annaba risque d’enlisement à arcelormittal

Les travailleurs agitent le spectre de la grève à Annaba risque d’enlisement à arcelormittal

L’ex-P-DG d’ArcelorMittal a été dépêché à la rescousse d’un conflit qui a mis à nu beaucoup de zones d’ombre.

Le blocus des négociations entre le syndicat et la direction de l’entreprise ArcelorMittal, a contraint cette dernière à faire appel à son premier représentant dans ce dossier, l’ex président-directeur général du complexe, M.Vincent Legouic, apprend-on de source.

En effet, c’est l’état d’alerte générale à la direction générale, notamment après l’ultimatum de grève donné par le syndicat de l’entreprise dont le compte à rebours a déjà été amorcé.

Une situation qui, notons-le, a poussé la direction générale d’ArcelorMittal, à faire appel à l’expérience de celui qui avait pendant quatre années, géré les crises ouvrières du complexe. Arrivé dimanche à Annaba, le P-DG d’ArcelorMittal de l’Afrique du Nord, Vincent Legouic en l’occurrence, accompagné du chargé de la commercialisation a tenu une réunion avec les représentant syndicaux d’El Hadjar, avec l’arbitrage de l’inspection du travail pour tenter de contrecarrer la crise.

Par ailleurs, et selon notre source, on apprend aussi que des négociations ont été engagées par la direction générale de ArcelorMittal avec le groupe Sider pour le recrutement de 50 employés relevant du groupe ArcelorMittal en Europe.

Au terme des négociations, le recrutement des 50 travailleurs qui avaient été suspendus, est conditionné par l’embauche de 100 nouveaux employés.

Au moment où nous mettons sous presse, lesdites négociations connaissent une situation de statu quo par appréhension de la réaction des travailleurs du complexe sidérurgique. Car, ce serait là une raison suffisante pour les travailleurs de faire du complexe un véritable brasier. En effet, pendant que les travailleurs tentent de décrocher une augmentation, ils se retrouvent confrontés à une main-d’oeuvre étrangère bénéficiaire, bien évidemment, d’avantages à leur détriment. Selon des observateurs, la direction d’ArcelorMittal use de tous les moyens pour brader cette entité économique «sinon comment expliquer cette situation de recrutement de 50 employés, (importés d’Europe) par la direction d’ArcelorMittal/ Annaba», nous a déclaré M.GH.Hacène, professeur d’économie à l’Université de Annaba.

«Au motif du bras de fer qui oppose la direction générale du complexe et les travailleurs, c’est l’augmentation des salaires, la prime de panier et celle de la femme au foyer, que la direction se dit incapable de satisfaire, mettant en avant la situation financière critique du complexe. Alors, on se demande pourquoi les dirigeants du géant de l’acier refusent-ils les revendications socioprofessionnelles?» s’est demandé notre interlocuteur qui devait ajouter: «Le partenaire étranger doit brader le maximum avant la reprise du complexe par l’Etat où la règle des 51/49% va faire basculer les rôles.»

On se demande à quoi joue le partenaire étranger, notamment au vu de la situation financière précaire de l’usine, comme qualifiée par les dirigeants du complexe. Si ces derniers n’arrivent même pas à payer leurs redevances d’eau et d’électricité où trouveraient-ils les fonds nécessaires pour payer les nouvelles recrues?! Par ailleurs, on apprend que au cas où Sonelgaz venait à couper l’électricité pour non-paiement d’une facture de 61 milliards de centimes. Ce serait le même scénario avec la Seata pour laquelle ArcelorMittal est endettée de 16 milliards de centimes, au titre de la consommation de 2 milliards de m3 d’eau en trois mois.

Une situation qui, selon notre source, a suscité la réaction des travailleurs qui accusent ouvertement la direction générale «d’adopter une politique conduisant le complexe à une faillite inévitable, si l’eau et l’électricité venaient à être coupées, du coup, toutes les unités du complexe seraient à l’arrêt et par conséquence, pas de production».

Dans tous les cas de figure, la production est vouée à l’arrêt en dépit de l’intervention de l’ex-P-DG de ArcelorMittal, censé trouver un dénouement au conflit.