Des bus sales, des arrêts interminables, absence de tenue réglementaire, le transport urbain de voyageurs à Béjaïa ne veut visiblement pas s’améliorer pour donner une meilleure image de cette ville touristique.
Ces dernières années, le parc se fait vieux et, rares sont les propriétaires qui renouvellent leur flotte. Des sièges trop usés, des portières qui grincent lorsqu’elles ne s’ouvrent pas toutes seules, la saleté fait partie du décor tout y est à l’image de celui de la ville. C’est le constat fait par les usagers, ceux qui n’ont de choix que d’emprunter ce moyen de locomotion pour se rendre au travail et faire ses courses.
On comprend vite le recours abusif aux véhicules particuliers avec tout ce que cela charrie comme inconséquences sur la fluidité de la circulation dans la ville. Se déplacer d’un lieu à un autre par bus dans la ville de Béjaïa s’avère une torture, sachant les conditions qui y règnent. Il ne faut surtout pas parler de climatisation. Quand bien même celle-ci existe dans certains bus, elle n’est jamais mise en marche.
Si le nombre des transporteurs dépasse les besoins réels du parc, la qualité de service laisse à désirer. Sur toutes les lignes, le non-respect des horaires, les changements des itinéraires, les surcharges et surtout les excès de vitesse sont légion et ce ne sont pas les usagers qui vont nous contredire, eux qui ont pour certains subi jusqu’à la blessure alors qu’ils tentaient de monter et de descendre du bus.
A Béjaïa-ville, le transport urbain s’est métamorphosé par le nombre de bus mis en circulation. Le nombre est tel que beaucoup de points d’arrêt enregistrent d’énormes embouteillages à longueur de journée. C’est le cas à Porte Sarrasine, la place El qods, Daouadji et Tobbal pour ne citer que ces arrêts, qui mobilisent même des policiers. Si le temps d’arrêt dans les différentes stations est fixé à trois minutes, force est de constater qu’il n’est pas respecté.
La surcharge des voyageurs est le point noir. Aux heures de pointe, les bus sont pleins à craquer bien que la réglementation ait déterminé le nombre aussi bien de places assises que celui des voyageurs debout. En matière de personnel, des jeunes occupent le poste de receveur sans aucune formation à même de leur permettre l’exercice de leur fonction du mieux que possible. L’autre fait qui agace les voyageurs reste la musique dans ces bus. Si certains mettent la radio, d’autres s’ingénient à faire passer des chansons incompréhensibles lorsqu’elles n’incommodent pas les usagers.
Le transport public des voyageurs en particulier s’est détérioré dans la wilaya de Béjaïa.
A voir le nombre de bus et minibus qui desservent tous les endroits de la wilaya et la concurrence, même si elle est déloyale, on ne peut qu’avoir un sentiment de satisfaction. Hélas, l’anarchie et la désorganisation qui règnent ont eu raison de l’objectif tracé par les pouvoirs publics.
En effet, depuis l’ouverture du secteur aux privés, qui ne cherchent que le profit et loin du respect de la déontologie du métier, le service public, un facteur important dans le développement des nations, laisse à désirer, comme l’ont souligné les usagers à maintes reprises