Les usagers ont été mis brutalement devant le fait accompli
Le pauvre citoyen est encore une fois pris en otage par le pernicieux jeu de marchandages que se livrent les transporteurs et leurs partenaires.
Rien ne va plus dans les transports, particulièrement ceux dédiés au transport de voyageurs. La grève est décrétée par les transporteurs au grand dam des citoyens qui restent en rade sur les quais.
Cette action paralysante se ressent cette fois dans l’Algérois, où les voyageurs ont le plus grand mal à rejoindre leur lieu de travail ou leurs familles. Les usagers ont été mis brutalement devant le fait accompli, c’est-à-dire à leur réveil, hier.
Cette grève brutale est menée alors que les transporteurs ont récemment augmenté leurs tarifs sur les axes les plus fréquentés, avec la bénédiction des pouvoirs publics.
L’Union nationale des transporteurs, justifie cette action en dénonçant la décision unilatérale des gestionnaires de la gare routière du Caroubier (Sogral) d’imposer la prestation de réservation par guichet pour les usagers de la ligne Alger-Tizi Ouzou, les opérateurs de Tizi Ouzou informant dans la foulée les usagers qu’ils n’assurent que la relation Tizi Ouzou-Alger, le retour étant à vide.
Un communiqué de la puissante union invoque la circulaire n°448 du 06 juillet 2002 et le décret exécutif n°04.417 du 20 décembre 2004 relatifs à la gestion des infrastructures d’accueil et de traitement de voyageurs précisant que ce dernier n’oblige nullement les gestionnaires à opérer des prestations de réservation pour les opérateurs, notamment pour ceux de Tizi Ouzou dont la faisabilité semble a priori irréalisable du fait que l’on se retrouve en face de sept départs toutes les quinze minutes. «Si la prestation est assurée par Sogral, l’usager se retrouvera désemparé devant sept autocars.
Comment alors la Sogral pourra-t-elle savoir quel voyageur aura emprunté tel ou tel autobus?» s’interroge par ailleurs l’Union des transporteurs dans son communiqué qui ajoute que pareille mesure ne pourra que favoriser l’apparition de pratiques peu louables comme la corruption et l’anarchie entre opérateurs, en sus de la perte de temps qu’elle occasionnera pour les voyageurs. L’Unat et les opérateurs de Tizi Ouzou qui épinglent ainsi la Sogral, expriment leur compassion vis-à-vis des usagers suite au désagrément causé par leur montée au créneau suite au mur d’incompréhension élevé par Sogral.
Ils informent qu’ils sont à tout moment prêts à reprendre leur activité si la mesure de réservation de prestation par guichet est reconsidérée, mentionne enfin le communiqué. En somme, le torchon brûle entre des entités qui sont censées mettre l’intérêt du citoyen au-dessus de toute considération, or le moindre grincement dans les rouages du transport public nuit considérablement au bien-être de l’usager qui demeure fragile et vulnérable en l’absence de tout cadre sécurisant lui permettant de bénéficier d’un minimum de considération.